Après douze ans d’enquête, le procès de Jean-Noël et Alexandre Guérini s’ouvre ce lundi 15 mars devant le tribunal correctionnel de Marseille, au palais Montyon. Les deux notables sont respectivement soupçonnés de prise illégale d’intérêts et de trucage de marchés publics. Au total, douze prévenus – élus, fonctionnaires territoriaux, dirigeants de sociétés en plus des deux frères – sont appelés à la barre dans cette affaire. Le dénouement du procès est annoncé pour le 9 avril.
Affaire Guérini : quels sont les faits ?
Le 2 juin 2006, Jean-Noël Guérini, alors à la tête du conseil Général, désignait une délibération autorisant la cession à la communauté d’agglomération Garlaban-Huveaune-Sainte-Baume (GHB) d’une parcelle située à La Ciotat, voisine de la décharge du Mentaure. Selon le juge d’instruction en charge de l’affaire, l’ex-président socialiste du conseil Général des Bouches-du-Rhône (1998-2015) savait que cet accord allait profiter à la société de son frère cadet.
Avec son entreprise, la SMA Environnement, Alexandre Guérini (64 ans aujourd’hui) était effectivement titulaire d’un marché conclu avec GHB le 6 juillet 2004 pour l’enfouissement des ordures ménagères. L’acquisition de ce terrain mitoyen de la décharge du Mentaure a permis l’extension de la zone d’activité de la SMAE.
Quelles sont les charges retenues contre les deux frères ?
Concrètement, le juge d’instruction du tribunal correctionnel de Marseille accuse Jean-Noël Guérini d’avoir opéré à un « dévoiement généralisé de la chose publique au service d’intérêts économiques privés » rapporte Le Figaro. Le sénateur, qui nie toute forme d’intéressement dans sa démarche, devra s’expliquer devant le parquet concernant son vote de 2006. Le sénateur de 70 ans encourt cinq ans de prison, 500 000 euros d’amende et une éventuelle peine d’inéligibilité.
Alexandre Guérini, quant à lui, est soupçonné de blanchiment aggravé, d’abus de confiance ou encore de trafic d’influence. En plus de ces griefs, il est plus particulièrement accusé par le parquet d’être intervenu dans les marchés publics de gestion des déchets de plusieurs collectivités territoriales à son profit ou ceux de ses proches. L’homme d’affaires risque dix ans de prison, 750 000 euros d’amende, l’interdiction d’exercer une profession commerciale ou industrielle, ou de gérer une entreprise.
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