Les fées européennes semblent se pencher sur le berceau encore tout chaud du projet H2Med. Le projet de pipeline européen d’hydrogène H2Med lancé officiellement à Alicante en décembre 2022, et qui vise à développer l’emploi de l’hydrogène sur le continent va être étendu des pays du sud-ouest européen à l’Allemagne, ont annoncé dimanche 22 janvier le président français Emmanuel Macron et le gouvernement espagnol.
« Nous avons décidé d’élargir le projet H2Med qui, grâce à des financements européens, lie le Portugal, l’Espagne et la France (…), à l’Allemagne qui sera partenaire de cette stratégie d’infrastructures en matière d’hydrogène», a déclaré le président français Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz à l’occasion du 60e anniversaire du Traité de l’Elysée qui a marqué la réconciliation entre Paris et Berlin.
EN DIRECT | Conférence de presse conjointe du Président @EmmanuelMacron et du Chancelier de la République fédérale d’Allemagne Olaf Scholz. https://t.co/NIkD7twnDj
— Élysée (@Elysee) January 22, 2023
Une feuille de route commune sur l’hydrogène
La déclaration commune franco-allemande comporte plusieurs engagements sur l’énergie, à commencer par l’hydrogène. Extraits :« Dans le respect des différences entre nos productions énergétiques nationales, nous travaillerons à une approche et à une feuille de route stratégique communes visant à développer une production de l’hydrogène à grande échelle et à bâtir un marché européen de l’hydrogène résilient reposant sur la solidité de la production locale et la durabilité des importations nécessaires. Nous veillerons également à ce que l’hydrogène renouvelable et bas-carbone puisse être pris en compte dans les objectifs de décarbonation fixés sur le plan européen, tout en restant conscients des différences existantes et en préservant le niveau d’ambition global des objectifs en matière d’énergies renouvelables. Nous prendrons également les mesures nécessaires pour instaurer un cadre européen pour le transport d’hydrogène dans toute l’Europe, comprenant les infrastructures nécessaires aux niveaux national et transnational, notamment la connexion et l’extension des infrastructures existantes et projetées, en particulier l’extension de l’hydrogénoduc H2Med jusqu’en Allemagne en coopération étroite avec les partenaires concernés, et aussi concernant l’extension et le renforcement du réseau électrique dans l’ensemble de l’Union européenne.» L’intégralité de la déclaration commune sur le site de l’Elysée.
Le projet H2Med comprend une interconnexion sous-marine entre Barcelone et Marseille visant à transporter de l’hydrogène vert. Il devrait coûter environ deux milliards d’euros, selon différentes estimations. « Les deux milliards d’euros estimés n’intègrent pas le coût lié à l’installation des connexions terrestres, précisaient en décembre dernier les deux sources interrogées par l’agence économique Reuters. Selon l’une d’entre elles, une source industrielle, il pourrait s’élever à environ trois milliards d’euros en fonction du tracé sous-marin du “pipeline”.» Et c’était sans compter l’extension du projet vers l’Allemagne.
Le développement de cette infrastructure est en tous les cas une bonne nouvelle pour la zone industrielle et portuaire de Fos, engagée dans un vaste plan de transformation énergétique. A n’en pas douter H2V sera l’un des projets phares de la nouvelle “Zibac” zone industrielle bas carbone dont l’Etat vient d’accepter de financer les études dans le cadre du vaste programme France 2023.
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