Entre les déplacements pour se réunir, la viande des repas et des cadeaux en abondance, le réveillon de Noël a des impacts certains sur la planète. Le Geres, ONG aubagnaise notamment dédiée à la lutte contre les changements climatiques et leurs conséquences, a tenu une visioconférence pour sensibiliser sur le sujet et donner des pistes pour aider chacun à limiter son empreinte environnementale pendant les fêtes.
Si 63% des Français envisagent de célébrer Noël en tenant compte du contexte sanitaire – en respectant notamment l’incitation gouvernementale à ne pas dépasser le nombre de six convives pour le repas – les réunions de familles auront bel et bien lieu. Des regroupements qui ne sont pas sans conséquences pour la planète. Car beaucoup de personnes vont être amenées à se déplacer d’une ville à une autre, voire venir d’un pays différent. Et selon le mode de transport choisi, l’impact environnemental peut fortement varié, comme l’a montré lors d’une visioconférence Camille André, spécialiste climat au sein du Geres. Avec un exemple concret à l’appui : un même trajet de 500 km effectué en avion, voiture ou train. Dans le cas du vol par les airs, les émissions carbone par passager oscilleraient entre 145 et 241 kg. Elles seraient de 170 kg en moyenne en voiture… contre 3,2 kg en TGV. « Voilà pourquoi on vous incite plutôt à prendre le train. C’est le moyen de transport le moins émissif et le moins impactant », glisse l’expert.
Ni blanc ni noir
Évidemment tout n’est pas ou blanc ou noir. « N’importe quel choix est contestable », reconnaît Camille André. Si le TGV est le moyen de transport le moins polluant en termes d’émissions directes du fait que l’énergie provient majoritairement du nucléaire en France – qui n’est néanmoins pas sans autres impacts – le covoiturage ou les bus et cars longue distance peuvent aussi afficher des empreintes faibles.
Ce ne sera par contre jamais le cas de l’avion qui « restera toujours le transport le plus émissif ». Même si on opte pour une compagnie qui propose de compenser l’empreinte carbone de son vol par la plantation d’arbres ? Une mesure qui fait faussement sourire le spécialiste. Camille André la qualifie même de « tree washing », entendez par-là de green washing à travers les arbres. « Prôner l’idée qu’un vol peut être neutre en carbone est un réel mensonge. Vous vous offrez seulement un crédit sur la planète de plusieurs années. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas replanter des arbres, mais ce n’est clairement pas un facteur de neutralité carbone ou qui permet de pouvoir continuer à voler comme on l’a fait jusqu’ici », alerte-t-il.
Il existe d’ailleurs des outils pour calculer sa propre empreinte carbone. Parmi lesquels le simulateur d’empreinte carbone de l’Ademe (agence de la transition écologique) ou le calculateur carbone de la fondation GoodPlanet. Le Geres devrait d’ailleurs proposer le sien d’ici les semaines ou mois à venir. De quoi avoir une idée concrète de son impact individuel sur l’environnement afin ensuite de le réduire.