7 000 m2 ! C’est l’espace dont bénéficie aujourd’hui toute l’équipe du théâtre du Centaure – 10 salariés et 12 équidés à l’année – afin de poursuivre leur travail artistique. « Un lieu de fabrique ouvert sur son environnement » comme le précise Matthieu Paris, administrateur de la compagnie, car le théâtre du Centaure est non seulement un centre de création, un lieu d’accueil d’autres compagnies mais également du public et… des voisins.
Un lieu atypique pour des enjeux de territoire spécifiques
« Depuis dix ans, nous étions à la recherche d’un lieu ». Et quand la Ville de Marseille a proposé de leur louer ce terrain municipal, toute l’équipe fut soulagée. En emménageant ici, au sein du futur parc public de La Jarre, entre les quartiers de la Soude et de La Cayolle, le théâtre du Centaure est devenu un partenaire du parc national des calanques. Membre du conseil économique, social et culturel, il a également pour mission de créer du lien social dans cette partie sensible de la ville. « Au travail de création vient s’ajouter une perspective de développement culturel global des hauts de Mazargues. Nous sommes agrées par le Rectorat « association complémentaire de l’enseignement public et nous accueillons régulièrement les collégiens, les écoles et les centres sociaux du quartier pour des visites ou des ateliers. Les préparatifs de l’inauguration ont été faits avec et par des associations du quartier. La culture comme trait d’union entre la ville et la nature sera l’axe principal de tout notre travail de territoire ».
Une continuité dans l’histoire également de cette partie de la ville car il y a encore une trentaine d’années, elle était occupée par de nombreux maraîchers et il n’était pas rare de voir passer l’un de ces fermiers, sur sa charrette, perché en haut d’une montagne de foin, dans les rues étroites du Lapin Blanc. Aux visiteurs qui pénètrent pour la première fois sur les lieux, l’émerveillement est de mise. Ils découvrent des chevaux, certes, un chapiteau-volcan imposant mais surtout tout un travail extraordinaire d’ébénisterie et de sculpture sur bois. Treize artisans balinais en sont les maîtres d’œuvre et ont fait le déplacement jusqu’à Marseille pour cette inauguration. « Aucun arbre n’a été coupé ! Tout est fait à partir de bois recyclé », précise Matthieu Paris.
Et côté programmation ?
Le théâtre du Centaure, c’est avant tout un travail quotidien entre l’homme et le cheval. Une douzaine d’équidés, principalement des étalons, frisons et lusitaniens, Tao, un percheron d’une tonne, Idra, un jeune pure race espagnol (PRE), l’un des derniers arrivés… Et même si c’est difficile à imaginer, « nous pouvons aller dans tous les théâtres, comme récemment que la scène nationale de Châteauroux ». Il faudra patienter début 2019 pour découvrir le nouveau travail d’envergure que construit actuellement le théâtre du Centaure. Un projet mené en sept étapes : de Cheval Passion, le plus proche, à la Fiera Cavalli de Vérone, la compagnie est programmée dans la plupart des grands rendez-vous équestres internationaux. Mais d’ici là, La 7e vague, création 2015 sur fond de thriller financier, sera reprise sur place, du 21 au 24 janvier 2017, dans le cade de la Biennale internationale des arts du cirque. À l’automne, le jeune public découvrira Centaures, quand nous étions enfants. Entre, trois ou quatre temps forts devraient être organisés dans l’année pour faire partager tout ce travail à un public qui sera certainement encore plus nombreux.
Informations pratiques : www.theatreducentaure.fr
> Portes-ouvertes samedi 15 octobre de 15h à 18h : rencontre avec l’équipe et les 13 charpentiers indonésiens, concert du Camelang Bitang Tiga et performance Centaure sous chapiteau.
> Pour les jeunes de 6 à 16 ans : Stage Arts du cirque vacances de la Toussaint, du jeudi 20 au mercredi 26 octobre 2016 : infos & inscriptions au 06 26 06 04 32.