La tribune provisoire qui doit être installée lors des JO 2024 en surplomb de la mer depuis la Corniche pourrait finalement ne pas être construite. Les immenses gradins devaient en effet prendre place sur la route littorale qui relie le sud de Marseille au centre-ville, en desservant la colline du Roucas Blanc et les quartiers du 7e arrondissement (Endoume, Malmousque, les Catalans) par le bord de mer. L’installation a d’ailleurs été l’un des points forts de la candidature de Marseille lorsque le comité de candidature de Paris 2024 avait choisi, en septembre 2015, la cité phocéenne pour accueillir les épreuves de voiles des JO 2024.
La tribune pour les JO 2024 : l’argument de Marseille
Mais patatras… L’équipement n’est pas validé aujourd’hui et selon une source proche du dossier, il a peu de chance d’être validé par la commission de sécurité de l’Etat. Et ce n’est pas le risque de fort vent qui menace le projet. Les contraintes en matière de sécurité sont depuis les attentats terroristes qui ont frappé la France au cours de la dernière décennie, toujours aussi strictes. Des failles de protection, notamment face aux risques terroristes, sont donc apparues. Dans le projet, une voie de circulation est prévue sous la tribune contre contre trois ou quatre actuellement. Des passages piétons sont également envisagés sous la structure.
Le magnifique stade, avec vue imprenable ouvert sur la zone de compétition et l’ensemble de la baie sud de la rade de Marseille, pourrait donc ne pas voir le jour, ou alors dans un format totalement remodelé. Le comité d’organisation qui se penche à intervalles réguliers sur l’avancée des projets va devoir régler ce dossier sensible, tant il avait servi d’argument massue pour que Marseille remporte les suffrages face aux candidatures concurrentes en provenance de La Rochelle, le Morbihan, Brest, Le Havre et Hyères.
Anne Hidalgo (avril 2016) :« tous ces spectateurs sur la Corniche c’est unique au monde»
La Corniche surplombant le bassin sera transformée en tribune pour permettre aux spectateurs d’observer les épreuves d’une façon inédite assure-t-on encore lors d’une visite du Comité international olympique en 2019. En septembre 2017, Emmanuel Macron revient à Marseille pour saluer la victoire de la candidature de la France pour les JO 2024. Il passe plus d’une heure sur la base nautique du Roucas Blanc. Lors de la réception qui suit à la mairie, Didier Réault, adjoint au maire délégué à la mer et au nautisme insiste sur l’équipement marseillais : « Un stade nautique mondial, le deuxième stade de Marseille après le Vélodrome », déclare-t-il promettant ainsi « un beau spectacle pour le grand public. Les premiers spectateurs seront à 100 mètres du premier bateau, on ne peut pas faire mieux. »
Tribune du Roucas : Tony Estanguet va faire le point en mars
L’un des membres du comité de pilotage de l’organisation des JO à Marseille, qui a confirmé à Gomet’ le problème de sécurité soulevé par la tribune, se veut cependant rassurant. Le sujet ne saurait remettre en cause l’organisation des épreuves de voiles à Marseille. Les travaux ont d’ailleurs (enfin) commencé sur la base nautique du Roucas Blanc où les athlètes seront basés au départ des compétitions. Ils logeront au sein de l’hôtel Nhow voisin. Tony Estanguet, le président du comité d’organisation Paris 2024 est annoncé à Marseille courant du mois de mars. Il devrait se pencher sérieusement sur la question de la tribune lors de son passage à Marseille en réunissant les acteurs locaux.
JO 2024 : la Ville de Marseille« fait le minimum » (Didier Réault)
Du côte de la mairie, on relativise également le problème. L’adjoint EELV à la mer de Benoît Payan, Hervé Menchon, ne pointe pas que le problème de la sécurité. Il évoque aussi les nuisances globales pour les Marseillais. « On peut s’interroger sur la pertinence de fermer la circulation durant quinze jours sur la Corniche quand on voit les réactions quand on bloque la Corniche pour un seul dimanche » confie-t-il (en son nom personnel) à Gomet’ en référence à la Voie est libre, une journée sans voitures mise en place par la Ville de Marseille depuis un an.« Et puis la Corniche est en soit un immense gradin sur la mer » souligne l’élu qui siège au comité de pilotage des JO qui se réunit régulièrement à la préfecture.
Didier Réault, lui, désormais le conseiller métropolitain et départemental LR, en charge d’autres dossiers, n’est plus impliqué dans le suivi des JO à Marseille mais il regrette le manque de volonté de la Ville pour trouver des solutions et des moyens.« Elle fait le minimum. C’est dommage car la tribune aurait donné une autre visibilité à l’événement ».
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