A l’occasion d’une vidéoconférence le 5 mai, l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Alpes-Méditerranée et quatre syndicats représentatifs du secteur (CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC) ont fait une déclaration commune pour reprendre au plus vite l’activité. L’industrie régionale résiste pour l’instant mais craint pour ses carnets de commandes à venir.
De la crise sanitaire au blocage de l’économie… Les Français et les trois quarts de la population mondiale sont confinés. La consommation à l’arrêt, les usines tournent au ralenti. En Provence Alpes Côte D’azur, l’industrie fait vivre 400 000 personnes, soit un tiers de l’emploi salarié. « Heureusement, nous sommes relativement épargnés comparés aux autres régions », tempère, Serge Bornarel, le délégué général de l’Union des industries et métiers de la métallurgies (UIMM) Alpes-Méditerranée. Pour autant, l’industrie régionale est inquiète. « Aujourd’hui, c’est un coup de frein mais les effets néfastes se verront surtout sur le long terme », prévient Serge Bornarel.
Une industrie au 3/4 de ses capacités
Mardi 5 mai, l’UIMM Alpes-Méditerranée organise une conférence de presse vidéo pour faire point de situation deux mois après le début du confinement décrété en France. Premier objectif, rassurer : « Notre tissu industriel est particulier. Nous faisons plus de recherche et développement que de production que dans les autres territoires. Surtout, nous ne sommes que très peu dépendant de l’automobile », justifie le délégué général. Lors de la première semaine de confinement, la chute est brutale. 70% des entreprises se sont arrêtées complètement. Une fois affolement passé, l’industrie régionale a peu à peu repris : « Aujourd’hui, la grande majorité est repartie assurant près de 70 % de leur activité », annonce Thierry Chaumont, le président de l’UIMM Alpes Méditerranée. Cependant, elles ont du massivement recourir au chômage partiel pour 45% environ d’entre elles. Pour le début du déconfinement annoncé par le gouvernement, l’UIMM et les syndicats de salariés de la filière lancent un appel « au redémarrage de l’activité industrielle dans les meilleures conditions ».
Une industrie dégradée tant que durera la crise sanitaire
Pour éviter une débâcle de l’industrie régionale, syndicats patronaux et salariés s’associent pour soutenir la reprise d’activité. « Nous avons multiplié les efforts pour assurer la sécurité des équipes », affirme Thierry Chaumont. Par exemple, l’UIMM a distribué 40 000 masques sur les métropoles de Marseille et Toulon et attend une livraison du même ordre. « Je remercie les élus de tous bords pour l’élan de solidarité en cette période de crise », remercie Gérard Ciannarella, le secrétaire général Force Ouvrière (FO) métaux pour la région. Mais le problème n’est pas tant les équipements de protection ou les gestes barrières dans l’industrie. Pour éviter les contaminations, les grandes usines régionales doivent limiter le nombre des équipes en activité en même temps sur leurs sites. « Quand vous êtes obligés de travailler 6 h au lieu de 8 h pour laisser du temps à la désinfection des outils, vous fonctionnez en mode dégradé avec une perte d’activité de 15% environ », explique Serge Bornarel. Et d’alerter : « Les industriels ne pourront pas tenir longtemps sans soutien de l’Etat et des collectivités avec une capacité aussi réduite ». Traduction : les mesures de chômage partiel vont devoir être prolongées.