De Marseille à la Corse, il n’y a qu’un pas, franchi par Jean-Philippe Agresti. Nommé le 15 décembre dernier, celui qui était jusqu’alors doyen de la faculté de droit d’Aix-Marseille s’est envolé vers l’Île-de-Beauté pour y occuper le poste de recteur d’académie (voir notre article). Il nous livre ses impressions sur ces premières semaines à la tête de l’académie de Corse et évoque la situation sanitaire sur l’île, alors qu’une grève national du personnel enseignant était organisée ce jeudi 13 décembre pour protester contre le nouveau protocole sanitaire.
Gomet’ : Vous avez pris vos fonctions le 20 décembre 2021. Comment se sont déroulées ces premiers semaines en tant que recteur ?
Jean-Philippe Agresti : Les semaines entre le 20 et le 3 décembre, durant les vacances de Noël, j’ai d’abord pris attache avec les équipes, les inspecteurs d’académie et j’ai pris connaissance des dossiers et des données de fond. Depuis le 33 janvier, j’ai fait beaucoup de terrain, de rencontres avec les élèves, les enseignants ou les parents… Il y a eu les changements successifs de protocoles sanitaires, qu’il a fallu adapter à la situation. Je comprends que la situation n’est pas idéale, mais l’objectif est de continuer à voir nos enfants venir à l’école. Nous avons su faire preuve d’une grande flexibilité dans l’académie.
Justement, ce jeudi 13 janvier a été marqué par un mouvement national de grève des enseignants en raison du protocole imposé aux écoles. Comment la situation a-t-elle été gérée en Corse ?
J-P.A : J’ai reçu pendant deux heures les différents syndicats du personnel enseignant. L’échange a été cordial, franc et direct. J’ai répondu aux principales interrogations. Celle qui revient le plus souvent est « Peut-on avoir les protocoles plus en amont?».
Nous souhaiterions tous connaître plus rapidement l’évolution des protocoles mais le processus de concertation à l’œuvre pour essayer de donner un protocole qui corresponde à la réalité de circulation du virus rend cela très compliqué. Il faut d’abord passer par l’aval de la Haute autorité de santé qui donne la direction à prendre, puis le ministre de la Santé adapte à la situation et ensuite il faut opérer la déclinaison dans l’ensemble de l’Éducation nationale. C’est pourquoi on ne peut pas obtenir les protocoles plus tôt.
Quelle est actuellement la situation sanitaire dans les écoles de l’académie de Corse ?
J-P.A : Il y a certes des cas de covid-19 dans les établissements scolaires, mais cela ne remet pas en jeu l’organisation en place. Le plan de continuité pédagogique mis en place depuis le premier confinement continue de s’appliquer en cas d’élève positif, par exemple avec des devoirs à faire transmis par voie numérique.
Pour l’instant, nous ne rencontrons pas de problèmes liés à l’approvisionnement en test et l’ARS nous annonce une grosse livraison d’autotests d’ici la fin de semaine.
Avant votre arrivée en Corse, vous avez été impliqué dans la vie politique marseillaise, notamment durant les municipales. A l’approche des présidentielles, ce nouveau poste vous éloigne-t-il de la politique ?
J-P.A : Je suis recteur de la région académique de Corse. Cette position exclut d’elle-même tout forme de prise de position. A quelques mois des présidentielles, si j’avais voulu autre chose, je n’aurais pas accepté d’être recteur.
Liens utiles :
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