Après les épreuves de voiles, Marseille est candidate pour accueillir une autre discipline nautique, inédite aux jeux olympiques : la course au large. Cette compétition pourrait même se dérouler entre la Corse et le continent sur deux à trois jours. Mais comme pour tous les nouveaux sports qui font leur entrée aux JO, il faudra attendre après les prochains jeux de Tokyo pour connaître les villes hôtes. « On aura la réponse fin 2020 mais il serait logique que l’on soit retenu après avoir obtenu la voile », espère Didier Réault, l’adjoint au maire de Marseille délégué à la Mer.
Le port de Marseille ouvert aux discussions
En cas de victoire, l’organisation de cette épreuve pourrait même permettre à la Ville de convaincre le Grand port maritime d’ouvrir ses quais entre le J1 et le J4, pour accueillir une deuxième marina olympique après celle prévue au Roucas Blanc pour la voile. L’idée avait déjà été portée par Martine Vassal et Jean-Claude Gaudin, qui l’avaient soumise en avril dernier au président du comité d’organisation des jeux, Tony Estanguet. « C’est une façon de rendre à nouveau accessible la façade littorale du centre-ville aux marseillais. On en discute avec le port qui pourrait être intéressé par cette épreuve des JO, qui leur offrirait une superbe vitrine. Mais l’idée est d’y faire un équipement pérenne pour le grand public, comme nous comptons le faire au Roucas Blanc » , a précisé à Gomet’ Didier Réault.
Quatre finalistes en course pour la réalisation de la marina olympique du Roucas Blanc
La mairie vient également de retenir les quatre groupements finalistes pour la construction de la marina olympique qui accueillera les épreuves de voile au Roucas Blanc dans le cadre des jeux olympiques 2024. Il s’agit sans surprise de grands groupes du BTP : Bouygues Sud-Est construction, Eiffage, Léon Grosse et Travaux du Midi, une filiale de Vinci. Ils ont désormais neuf mois pour peaufiner leur dossier, le lauréat étant choisi à la fin du printemps 2020. Le marché est important, avec un montant de 21,4 millions d’euros pour celui qui l’emportera. Il sera financé sur l’enveloppe de la convention financière signée entre la ville et la Solidéo (société de livraison des ouvrages olympiques), qui s’élève à 25 millions d’euros.
Les collectivités locales fortement mises à contribution
L’Etat prendra en charge seulement trois millions d’euros sur le total, tandis que la Ville, le Département et la Région engageront un peu plus de 7 millions d’euros chacun. « C’est un scandale absolument improbable. A Paris, sur 3 milliards d’euros de budget, les collectivités n’en supportent que 500 millions d’euros, soit 15 %, quand nous, à Marseille, elles prennent 90% du total. Encore une fois, on est les seuls à ne pas savoir aller chercher de l’argent », s’insurge Benoît Payan, le président du groupe socialiste au conseil municipal de Marseille. Il devrait d’ailleurs déposer un amendement au conseil municipal de lundi 16 septembre pour demander un plafond de 15 % de participation de la Ville. En réponse aux critiques venant d’élus d’opposition, Didier Réault essayer d’être pédagogue, en mettant en avant les règles drastiques du Comité olympique : « On peut aller chercher des sponsors comme Paris, sauf que nous n’avons pas le droit de choisir des partenaires concurrents de ceux déjà alliés au CIO ou à Paris. Ça ne nous laisse que peu de marges de manœuvres mais je vous assure qu’on est toujours en quête de financeurs pour faire baisser la facture ».
Pour aller plus loin :
> Le Village olympique transféré de l’hippodrome Borély à la marina du Roucas
> Les Jeux Olympiques 2024 dans nos archives.