A la suite de la décision de la commission exécutive du Comité international olympique (CIO) de retenir seules en lice les Alpes françaises, le Conseil régional Provence Alpes Côte d’Azur, réuni lors de son assemblée plénière du 15 décembre, a pris l’initiative d’établir une entité entièrement dédiée à superviser la phase finale de la candidature des Alpes françaises pour les Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver 2030.
Les élus ont ainsi voté la création d’un « comité de candidature des Alpes françaises 2030 », qui impliquera l’État dans le processus décisionnel. Selon le futur résultat du vote d’attribution après la dernière phase de la candidature, « ce comité sera soit dissous, soit transformé en Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver 2030 » assure la Région. La direction de ce comité sera assurée de manière collective. Les responsabilités de présidence seront ainsi partagées entre le président du Comité national olympique et sportif français, David Lappartient, la présidente du comité paralympique et sportif français, Marie-Amélie Le Fur, le président de la Région Auvergne-Rhône Alpes, Laurent Wauquiez ainsi que le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et président délégué de Régions de France, Renaud Muselier.
La confirmation officielle du CIO pour l’organisation des JO d’hiver prévue en juillet 2024
En effet, si le CIO a confirmé au mois de novembre que les Alpes étaient seules en lice pour obtenir ces Jeux, ce qui laisse donc peu de place au doute, les deux régions concernées doivent encore répondre à un certain nombre d’interrogations – notamment la gestion des coûts – avant l’attribution officielle des Jeux par le CIO en juillet 2024. « Ils gardent Salt Lake City (USA, ville qui devait initialement accueillir ces JO 2030, ndlr) en réserve... » confie Renaud Muselier, qui n’envisage cependant pas cette hypothèse. « Il faudrait une catastrophe », souffle-t-il.
Annoncés par la Région Sud comme un « véritable trait d’union entre deux territoires de sports d’hiver », les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver en 2030 ont pour ambition de représenter deux régions, une provençale, l’autre rhône-alpine « tournées vers la montagne et ouvertes sur le monde ». Ainsi Renaud Muselier déclare : « L’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver 2030 est une formidable opportunité d’accélérer le développement économique, social et environnemental des Alpes du Sud et de revenir aux Jeux tels qu’on les a imaginés, avec de la neige et des chalets. Notre approche repose sur une vision forte : nous proposons des Jeux exemplaires, durables, modernes et innovants pensés pour les athlètes et les populations locales ».
Un budget d’1,5 milliard pour les JO d’hiver 2030 et une cérémonie de clôture à Nice
Concernant le budget d’organisation de ces jeux, il est pour l’heure estimé à 1,5 milliard d’euros. « Ce n’est pas JO Pékin (en 2022 ndlr), c’est sûr » reconnaît le président de Région Renaud Muselier au cours d’un déjeuner presse en amont de l’assemblée plénière. Une somme qui doit être financée à hauteur de 750 millions d’euros par le CIO et le reste par des sponsors. « La plupart des sponsors des JO de Paris, à l’exception d’un, nous suivent [..]. Donc si on se débrouille bien, on ne paie rien (à la Région, ndlr) ! », poursuit Renaud Muselier, interrogé par Gomet’. Parmi les sponsors en question, le groupe CMA-CGM, entre autres, aurait validé sur le principe sa participation, affirme l’élu.
Renaud Muselier et son homologue d’Auvergne Rhône-Alpes Laurent Wauqiez se sont déjà mis d’accord sur un certain nombre de points à commencer par la répartition des épreuves, mais aussi les cérémonies officielles : ainsi, la région Sud doit accueillir la cérémonie de clôture à Nice, laissant à l’Auvergne-Rhône-Alpes le soin d’organiser la cérémonie d’ouverture.
Une loi d’exception sur les rails ?
Pour accompagner le développement des infrastructures qui permettront l’organisation des jeux, Renaud Muselier plaide auprès du président de la République Emmanuel Macron pour la rédaction d’une loi d’exception, afin d’accélérer les procédures. Des mesures pourraient ainsi permettre d’aller plus vite sur le développement de la ligne Nouvelle Provence-Alpes-Côte d’Azur, par exemple, mais aussi l’accessibilité par la route à Grenoble. Cette loi pourrait être votée en septembre, conclut le président de Région.
Trois millions d’euros pour soutenir les Alpes :
La Région Sud a approuvé la création d’un fonds de solidarité destiné à soutenir les municipalités ainsi que les acteurs économiques et agricoles affectés par les intempéries des 1er et 2 décembre 2023. Une enveloppe financière de plus de trois millions d’euros sera allouée à cet effet pour les domaines skiables, les communes, les exploitations agricoles et les entreprises. Par ailleurs, la Région prévoit d’activer un dispositif d’urgence pour soutenir les travaux liés aux inondations. Ce programme cible les Syndicats de rivière et les Établissements publics de coopération intercommunale spécialisés dans la gestion des risques aquatiques. Les détails seront finalisés au premier semestre 2024 après des discussions avec d’autres partenaires financiers. Ce projet implique également l’utilisation du fonds d’adaptation au changement climatique.
Document source : rapport voté en assemblée plénière vendredi 15 décembre sur la candidature des Alpes françaises
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