« Ce n’est pas normal d’avoir encore au 21e siècle des personnes sans un toit à eux », s’indigne Joseph Arakel. Le patron de la société marseillaise de transport Tempo One, qui réalise aujourd’hui plus de 120 millions d’euros de chiffre d’affaires, veut utiliser les fruits de son travail pour venir en aide aux milliers de personnes qui vivent dehors et ne l’ont pas choisi. Il a lancé le 20 mai dernier une nouvelle association baptisée Plus Avenir Habitat.
Un premier village en septembre dans le 8e arrondissement de Marseille
Avec cette structure, il compte créer un nouveau concept de petits villages pouvant accueillir une communauté de 6 à 10 personnes. Le premier va voir le jour en septembre prochain sur le terrain de l’église Saint François-Xavier dans le 8e arrondissement de Marseille. « Il sera modeste pour commencer avec deux habitations », explique le dirigeant qui ne veut prendre le temps de bien faire les choses. Ce village sera géré par l’association L’abri fraternel qui travaille déjà avec les sans-domicile fixe. Plus Avenir Habitat ne se lance pas seule dans l’aventure. Elle s’est entourée des spécialistes des questions de mal-logement comme la Croix-Rouge, le Secours Catholique, les Taxis de l’Espoir… « Chaque nuit, ils rencontrent des hommes et des femmes qui, faute de mieux, dorment dans la rue ou dans leur voiture. Ils pourront ainsi leur proposer de rejoindre nos villages si ils le souhaitent », explique Joseph Arakel.
Un conteneur pour toit
Les moyens de l’association étant limités, le patron a choisi un concept original pour créer ces villages. Les maisons seront en fait des conteneurs réaménagés, équipés de chauffage, de douches et de sanitaires. Les « villageois » retrouveront ainsi le confort minimum pour se réadapter en douceur. « Ce sera comme un sas de transition avant de réintégrer un vrai logement. Il faut savoir que certains ne sont pas capables de revivre tout de suite dans une maison ou un appartement classique », indique Joseph Arakel. Ils seront également accompagner dans leurs démarches et leur quotidien par des bénévoles issus des différentes associations compétentes.
Pour financer son projet, le patron s’appuie sur le fonds de dotation Plus Avenir qu’il a créé il y’a un peu plus de deux ans. Il est essentiellement nourri par Tempo One mais pour la nouvelle association il a réuni d’autres partenaires comme Michaël Sebban, le gérant du groupe immobilier aixois éponyme, Xavier Vergoin, le directeur régional de Spie Batignolles ou encore Pascal Gambiez, le président de l’association Habitat et Humanisme Provence.
Depuis son origine, Plus Avenir propose son aide aux personnes ayant subi un accident grave, la perte d’un proche, des violences conjugales. Il s’est ensuite lancé dans le patronage avec des aides aux devoirs et des projets éducatifs. Aujourd’hui, le fonds poursuit son travail de solidarité en s’attaquant au mal-logement. Joseph Arakel a déjà rencontré les collectivités locales pour leur présenter son projet. Il espère rapidement ouvrir d’autres villages à Marseille et dans le Département. « On a besoin de seulement 500 à 1 000 mètres carrés pour ouvrir un village. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues », lance comme un appel le patron philanthrope.