La Chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d’Azur publie son rapport sur la gestion de la communauté d’Agglomération Arles Crau-Camargue-Montagnette (ACCM) et de la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer, mettant en lumière les stratégies employées pour faire face aux aléas naturels menaçant le littoral méditerranéen.
Dans un contexte où le changement climatique bouleverse les équilibres naturels, la Camargue insulaire se trouve au cœur d’enjeux cruciaux. Entre les deux bras du Rhône, cette région s’étend comme une frontière fragile face à l’érosion côtière et la submersion marine. La commune des Saintes-Maries-de-la-Mer, particulièrement vulnérable, fait figure de sentinelle devant ces bouleversements.
Une politique du « tout protection » à bout de souffle
La stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte préconise d’éviter les politiques de défense systématique contre la mer, incitant plutôt à préparer les territoires aux évolutions futures. Pourtant, les acteurs locaux continuent de miser sur les ouvrages de protection pour maintenir un développement historique basé sur la maîtrise de l’eau. Le plan local d’urbanisme des Saintes-Maries-de-la-Mer (avis de la Mission régionale d’autorité environnementale), adopté en 2019, ne propose aucune stratégie d’anticipation des risques. Au contraire, il prévoit de densifier l’urbanisation littorale et de doubler la capacité du port de plaisance.
La politique du « tout protection » atteint ses limites, tant techniques que financières. Les ouvrages de défense, censés offrir un répit face aux assauts de la mer, nécessitent des travaux de renforcement récurrents et coûteux, compromettant ainsi la soutenabilité budgétaire à long terme. La communauté d’agglomération devra augmenter ses participations annuelles à partir de 2026, alors que sa situation financière est déjà fragile alerte la chambre régionale des comptes.
L’urgence est donc de repenser l’évolution du territoire camarguais à l’horizon 2050 et 2100. « L’élaboration d’une stratégie littorale intégrant l’érosion côtière et la submersion marine devra se baser sur des hypothèses robustes et actualisées en matière d’élévation du niveau de la mer », stipule le rapport, insistant sur la nécessité d’éclairer la décision publique sur les investissements futurs, afin de guider les décisions publiques et d’optimiser les investissements nécessaires pour l’avenir de la Camargue.
Lien utile
Pour consulter le rapport complet, rendez-vous sur le site de la Chambre régionale des comptes.