« Junior-Initiative », de la faculté de pharmacie d’Aix Marseille Université,la Junior Phocéenne du Médicament est une association étudiante créée en 2019. Elle permet de réaliser des prestations pour des entreprises du secteur de la santé. Ainsi les étudiants peuvent profiter d’une expérience professionnelle enrichissante et du fait d’être indemnisés financièrement pour leur travail. Questions à Vincent Dupuy, responsable du développement.
Quel est l’objectif de votre association ?
Victor Dupuy : Nous avons voulu créer un outil d’orientation pour les étudiants en pharmacie. Au milieu de la 4e année, on demande aux étudiants de choisir entre trois filières. Nous avons créé un outil pour leur permettre de découvrir les différentes filières à travers des missions pour des entreprises, avant de faire leurs choix finaux. Les trois filières sont : industrie, officine et internat. Avant la création de notre association, il existait trois Juniors pharmaceutiques dans la Confédération nationale des juniors entreprises (CNJE). L’activité de ces trois associations se concentrait sur les études en industrie, et nous avons voulu créer une association qui représente chacune des filières.
Avez-vous des exemples de missions réalisées dans chacune des filières ?
V. D. : Oui, pour le pôle industrie, l’une des missions était de changer la composition d’un médicament. Par exemple, si un laboratoire souhaite enlever un composant du médicament, ça change là l’équilibre chimique du médicament. Dans la filière officine, il y a une nouvelle étude sur la mise en place des nouvelles missions du pharmacien, comme par exemple la vaccination, dans la région Provence-Alpes-Côte-D’azur. Et enfin, dans la filière internat, il y a un projet en cours sur la rétrocession. Grossièrement, c’est le fait que la pharmacie de l’hôpital va dispenser des médicaments à un patient extérieur à l’hôpital. Lors de ces missions, les étudiants vont travailler pour les entreprises, nous les facturons, pour pouvoir les indemniser.
La mise en place de ce projet a-t-elle été difficile
V. D. : Pour mettre en place l’association, ça a été le parcours du combattant. C’est une association avec un statut un peu différent des autres car elle est à but non-lucratif, loi 1901, mais qui a une vocation économique. Pour que notre projet puisse se réaliser, il a fallu créer des statuts à la Préfecture sous le statut associatif de la loi 1901. Mais aussi, se mettre aux normes auprès de l’Urssaf, et des impôts. Ce n’était pas évident. Parfois l’Urssaf et les impôts ne comprenaient pas vraiment notre statut un peu particulier. Heureusement, la confédération des juniors entreprises nous a aidé car ils ont les documents explicatifs et les textes de loi spécifiques pour le statut junior entreprise.
Rencontrez-vous encore des problèmes lors de l’indemnisation des étudiants ?
V. D. : Juste un problème sur une mission où les étudiants ont mis un peu plus de temps que prévu, ce qui a entraîné quelques petits problèmes de logistiques. Mais au final, tout va bien, ils ont pu être indemnisés. Il y a également des imprévus, ce qui prépare au travail dans les entreprises. Il y a toujours des imprévus dans la vie, ces missions nous y préparent bien.
Avez-vous une actualité spécifique ?
V. D. : Nous avons participé à un concours européen, “Skills in Industry”, organisé par la fédération internationale des étudiants en pharmacie. Lors de ce concours, qui s’est déroulé durant une semaine au mois d’octobre, nos quatre participants ont dû formuler un comprimé de Naproxène, qui est un anti-inflammatoire. En passant par la documentation, et le calcul pour trouver la bonne composition permettant de stabiliser la propriété du médicament pour le corps. Grâce à leurs efforts, ils ont remporté le concours. Nous étions la seule équipe française.
Avez-vous d’autre projets à venir ?
V. D. : La JPM a aussi développé une stratégie pour exporter ce modèle dans de nouvelles facultés de pharmacie, avec des webinaires et en accompagnant la création de nouvelles associations. D’abord les facultés de Grenoble et Tours, puis celle de Montpellier et enfin celle de Rouen : de nombreuses facultés de pharmacie ont vu la création d’une Junior, et d’autres sont encore en création.