Le mercredi 3 novembre 2021 à 9h22, les jours qui nous séparent de la fin de l’année représentent l’écart de salaire qui subsiste entre les hommes et les femmes. Pour les femmes, cela revient donc symboliquement à travailler sans être payées. Chaque année, la newsletter « Les Glorieuses » fait le calcul en se basant sur l’écart de salaire entre les hommes et les femmes, calculé par Eurostat, l’organisme de statistiques de l’Union européenne. La différence de salaire atteint les 16,5%, cette année, contre les 15,5% l’année 2020. Selon Les Glorieuses, en 2020, les femmes constituent 83% des temps partiels, et 62% des emplois non qualifiés. En 2017 l’Insee ajoutait que les écarts de salaire hommes-femmes atteignaient 29,4% dans l’Hexagone à partir de Bac +3 ou plus.
Face à ces inégalités, les associations ne restent pas impuissantes. Nous avons eu la chance de pouvoir interroger deux associations pour connaître leurs actions pour favoriser les femmes au sein des entreprises.
Association Femmes Chefs d’Entreprises France
En 1945, à la sortie de la guerre, l’association les Femmes Chefs d’Entreprises est créée par Yvonne-Edmond Foinant. Sa créatrice est l’une des premières femmes à avoir été élue à la chambre de commerce de Paris en 1945 mais également la première femme à être entrer au Conseil économique et social au sein de la section industrielle. Par la suite, elle jouera un rôle majeur dans la création de réseaux et d’associations de femmes chefs d’entreprises, en France, en Europe mais aussi dans le monde.
« Inciter la prise de responsabilité des femmes dans les mandats patronaux, les informer, former les membres et promouvoir la solidarité, l’amitié, ainsi que le partage d’expérience au travers de liens privilégiés, toutes ces missions constituent la vocation de FCE. Toutes les femmes entrepreneurs de fait et de droit, c’est-à-dire qui gèrent leur entreprise, en sont financièrement responsables peuvent adhérer au groupe », affirme Sylvie Plunian, présidente du réseau des Femmes chefs d’entreprise de Marseille, et également dirigeante de Catova. Elle précise que« cette association n’est pas un groupe d’action féministe. Elle accompagne les femmes dans la gestion de leurs entreprises.»
Une fois par mois est organisé un rassemblement, préparé par chaque délégation, afin de présenter un homme ou une femme inspirante. La semaine du 25 octobre 2021, c’est un directeur de la Banque de France qui a pris la parole lors d’un évènement sur Aix-en-Provence. Au sein de l’association, la communication entre membres est importante. L’association dispose notamment de réseaux sociaux ainsi qu’un site internet, mais n’a pas de partenaire financier pour soutenir financièrement les membres de leur association. Des congrès sont également organisés, comme le 23ème congrès national FCE qui s’est déroulé à Nice du 7 au 9 octobre 2021. Plusieurs thèmes ont été abordés tels que la crise sanitaire, l’essence de l’entreprise, le développement personnel…
« Les hommes et les femmes sont égaux donc ce sont leurs compétences qui doivent différencier les individus»
Sylvie Punian
Sylvie Plunian déclare que dans son entreprise,« il n’y a pas de considération de genre dans la gestion d’équipe.» Et de poursuivre : « la femme est un homme comme les autres, les hommes et les femmes sont égaux donc ce sont leurs compétences qui doivent différencier les individus entre eux, lors d’une recherche d’emploi par exemple. Je cherche des personnes compétentes dans leurs domaines. La parité a permis de voir que les femmes sont ultras compétentes. Pour moi, c’est la place de la femme dans la société qui se dégrade le plus. Des problèmes comme le harcèlement de rue est un problème récurrent et pas assez développé dans les médias.»
L’association FETE au coeur de l’égalité professionnelle
L’association FETE (Femmes Egalite, Emploi), basée à Dijon, est née en 1991. Elle a pour objectif de faire avancer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans toutes ses composantes.
FETE met en place des actions en direction de différents publics, notamment les entreprises, les syndicats, les collèges, les lycées, les collectivités territoriales, ou encore les professionnel.le.s de l’emploi et de la formation.
Solène Malaman, chargée de projets dans l’organisation FETE, indique que« l’association agit pour l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes dans toutes les stratégies composantes du travail, des conditions de travail à la formation professionnelle, en passant par la rémunération.»
Cibler les entreprises peu mixtes
« Égalité professionnelle : poursuivons l’action » constitue un programme interrégional qui s’adresse aux entreprises de 50 salarié.e.s et plus. Ce programme de soutien et d’accompagnement des délégué.e.s syndicaux dans la négociation d’entreprise sur l’égalité professionnelle est mené dans trois régions : Bourgogne Franche-Comté, Hauts de France et Grand Est. Les entreprises étant tenues de fournir des statistiques précises sur l’égalité professionnelle au sein de leur entreprise, c’est à partir de ces résultats que FETE peut les accompagner et les conseiller pour les négociations d’un accord égalité. Plusieurs dispositifs d’action sont aussi mis en place par FETE, comme les forums appelés Mix & Match , durant lesquels les femmes en recherche d’emploi ou en reconversion professionnelle peuvent venir rencontrer des entreprises peu mixtes qui souhaitent recruter ou valoriser l’emploi des femmes dans leur secteur d’activité« masculin.»
FETE dispose également du soutien financier de multiples partenaires pour ces différentes actions. Depuis 2014, FETE travaille avec les lycées de Bourgogne-Franches-Comté dans la mise en place de plans égalité lycées. Ceux-ci ont pour vocation de réfléchir et d’agir avec les équipes pédagogiques autour de la question de l’égalité entre les femmes et les hommes et, par extension, l’égalité entre les filles et les garçons. FETE souhaite aussi faire réfléchir les élèves sur la place des femmes dans le monde professionnel et leur faire prendre conscience que de nombreux métiers s’offrent à eux.elles et qu’ils.elles ne doivent pas limiter leurs choix d’orientation selon des stéréotypes.
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