La Région Sud veut franchir un cran de plus dans sa stratégie « Une Cop d’avance. » Hasard du calendrier (ou pas), l’assemblée plénière de la Région Sud, ce vendredi 21 octobre, concordait avec les annonces d’Elisabeth Borne, la Première ministre, relatives à la stratégie de planification écologique du gouvernement, baptisée « France nation verte. » En introduction de cette plénière, le président de la Région, Renaud Muselier, a donc fait savoir qu’il souhaitait que Provence-Alpes-Côte d’azur soit le « pilote » de cette stratégie gouvernementale. La Première ministre entendra-t-elle ce souhait ?
Quoi qu’il en soit, Renaud Muselier a réaffirmé ce vendredi sa volonté de se doter également d’un budget « 100% climat » pour 2023 : concrètement, tous les contrats régionaux devront à présent respecter davantage de conditions environnementales qu’auparavant, quel que soit le champ d’action ciblé. Des dispositions déjà appliquées actuellement dans les marchés publics régionaux, et qui seront donc renforcées. Pour l’heure la liste précise des critères n’a pas encore été dévoilée, mais cinq axes apparaissent comme prioritaires : la production d’énergie renouvelable, la rénovation énergétique, la gestion des déchets, la transition écologique et la résilience. « Nous allons prendre notre destin en main » scande Renaud Muselier dans l’hémicycle, avant d’adopter un ton plus alarmiste : « Nous sommes une région méditerranéenne et aurons donc de nombreux défis à affronter.»
La Région Sud tente de combiner sobriété énergétique et développement économique
La crise énergétique frappe l’ensemble du pays, et les collectivités ne sont pas épargnées… Lors du conseil régional de ce vendredi 21 octobre, le mot « sobriété » transparaissait dans une grande majorité de rapports. Les élus ont notamment adopté un plan dédié à la lutte contre la hausse des coûts de l’énergie qui s’appuie sur quatre axes : la rénovation du bâti et l’équipement en panneaux photovoltaïques, une meilleure performance des installations énergétiques, la maîtrise des ressources et enfin la sensibilisation auprès du public, spécifiquement la jeunesse et les agents de la Région. La collectivité souhaite en outre que 30% des lycées soient équipés en panneaux solaires d’ici 2024, ainsi que certains bâtiments administratifs.
Malgré cette volonté de réduire la facture énergétique, la Région ne compte pas lésiner sur le chauffage dans les lycées cet hiver : 100 millions d’euros ont donc été déboursés à cette fin, contre… 18 millions d’euros habituellement. Soit 92 millions d’euros supplémentaires, pour du chauffage au gaz … A noter toutefois que le plan de sobriété énergétique adopté ce vendredi instaure une limitation de ce chauffage à 20 degrés.
Le conseil a également procédé au vote d’un financement de 5,4 millions d’euros pour aider les entreprises face à la crise énergétique. Cette aide par le renforcement des dispositifs (Contrat pour l’emploi et le développement responsable des entreprises) – dont le champ d’action, jusqu’alors limité aux moyennes et petites entreprises, sera élargi aux très petites entreprises – et « Zéro rideaux fermés », mis en place durant la crise covid. Là encore, la Région conditionnera en partie son aide à des conditions environnementales, avec la mise en place d’ « éco-défis » à relever pour les entreprises, avec bonus à la clé, ou encore de financements de projet de rénovation thermique pour les commerces.
13 projets d’implantions soutenus
A une autre échelle, la Région soutient également les grandes entreprises afin de les inciter à s’implanter sur le territoire. Le conseil régional a ainsi acté ce vendredi des financements pour 13 projets d’implantation d’entreprises, dont le britannique Europackaging (5,3 millions d’euros dont 3 millions de subvention, voir notre article) et GF Biochemicals (2,9 millions d’euros).
Afin de concilier au mieux ses ambitions en terme de développement pour « arriver dans le top 3 des régions de France » et les difficultés conjoncturelles, Renaud Muselier poursuit sa stratégie européenne : le budget 2023 s’appuie ainsi sur les 10 milliards d’euros obtenus de l’Union européenne pour la période 2022-2027. Idem au plan national, où Renaud Muselier compte chercher des financements complémentaires : il recevait en ce sens le secrétaire général à l’investissement Bruno Bonnell, mercredi 19 octobre. Mais ce dernier regrettait de « ne pas recevoir assez de bons dossiers » issus de Provence Alpes Côte d’Azur.
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