Après plus de six heures de conseil municipal de Marseille, la feuille de route économique de la Ville a longuement été débattue entre la majorité et l’opposition. Au détour du sujet de l’attractivité de la ville pour les entreprises, les tensions sur les transports se sont rapidement intensifiées entre Benoît Payan, le maire de Marseille, et la présidente de la Régie des transports métropolitains (RTM) Catherine Pila.
Le maire a réaffirmé son désaccord vis-à-vis de la fermeture du métro en semaine à 21h30 pendant deux ans à cause des travaux menés pour la mise en place des nouvelles rames de métro Neomma. Il est également allé plus loin en mettant les pieds dans le plat quant au groupement d’intérêt public (GIP) transports du plan Marseille en grand, annoncé en septembre 2021 par Emmanuel Macron et officialisé par Jean Castex en décembre 2021, qui doit permettre de développer notamment le tramway et le métro marseillais.
« Vous êtes parfaitement au courant qu’il n’y a pas de GIP transports depuis des mois car les dossiers n’avancent pas, parce que l’État ne veut plus financer ce qu’il avait promis, parce que les 200 millions d’euros d’investissements étaient indexés pour la construction de transports dans les quartiers nord. (…) Mais le ministre des Transports [Clément Beaune, Ndlr] hésite et il a raison. Vous savez pourquoi il hésite ? Car il ne sait pas si vous tiendrez vos promesses ! », s’emporte le maire de Marseille.
Et de reprendre : « Pourquoi vous avancez sur les sujets sud ? Le métro Saint-Loup, La Rouvière… Pourquoi vous vous n’avancez pas sur les projets du Nord ? Ils vous ont fait quoi les habitants du Nord ? Ne punissez pas les Marseillais de ne pas avoir voté pour vous. » La Métropole a en effet tenu à soutenir le projet de tramway vers la plage des Catalans et a relancé le projet de métro vers Saint-Loup (10e) le 3 octobre dernier.
Malgré ses reproches, Benoît Payan assure qu’il se trouvera aux côtés de la Métropole « pour persuader le ministre des Transports qu’il faut vous verser 200 millions d’euros. »
La réaction de Sabrina Agresti-Roubache
La secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache, qui se charge de coordonner le plan Marseille en grand depuis juillet dernier, a tenu à préciser les choses : « Le GIP Transports est une réunion de travail qui n’a strictement rien à voir avec la subvention. La subvention de 500 millions d’euros est déjà accordée par le président de la République. La Métropole est suffisamment adulte pour se gérer toute seule.»
Contactées par ailleurs, la Préfecture des Bouches-du-Rhône et la Métropole Aix-Marseille n’ont pas fait suite à nos demandes de précisions. Ce GIP Transports prévoit une enveloppe globale de 1,25 milliard d’euros découpés en 500 millions d’euros en subventions (250 annoncés en 2021 avec une rallonge de 250 millions en juillet 2023) et 744 millions d’euros en avances remboursables, dont 500 millions pour l’automatisation du métro.
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