Un an après le début des travaux, l’accès à la place Jean Jaurès à la Plaine est encore chaotique. Durant des mois, le chantier, sujet de discordes des habitants, a été le théâtre de manifestations. En ce vendredi 25 octobre, au milieu des gravats, des barrières et des tags, la célèbre place est déserte.
« Je n’en peux plus du bruit, de la saleté qui affectent mon quotidien »
Seuls quelques commerces restent ouverts pendant que des passants peinent à déambuler sur les trottoirs rétrécis ou troués. Une première phase des travaux a été terminée en août 2019 laissant place à une allée ouverte à la circulation, ainsi qu’un arrêt de bus. Devant un bar où la terrasse a été posée sur une partie du chantier, Bernard, 66 ans, habitant le quartier depuis 30 ans, est désespéré. « C’est catastrophique, tout simplement. Plusieurs commerçants que je connaissais ont fermé leur entreprise, la clientèle ne venait plus. » Il fait partie de ces gens qui ont manifesté pour revendiquer leurs droits sur cette place qui fait partie de leur vie. Il souhaitait que ces travaux se réalisent en plusieurs temps.
« Je reproche à la municipalité de vouloir tout refaire d’un coup, en seulement 18 mois, à défaut de réaliser ces travaux morceau par morceau. Je n’en peux plus du bruit, de la saleté qui affectent mon quotidien ». Concernant le futur il craint une gentrification. « Cela va être une place de luxe. Le style, personnellement, ne me plait pas. J’aimerais que La Plaine redevienne vivante comme elle l’était. J’aimerais que les arbres qui ont été coupés soient replantés. J’aimerais qu’ils reconstruisent un jardin d’enfant », raconte le retraité.