Une perte conséquente pour les commerçants
Non loin de là, Tayeb, 48 ans, boit un verre en analysant le désordre. « Ce qui est dommage c’est que le quartier se vide, j’ai fermé mon commerce au début des travaux. Ce n’est pas exclusivement à cause de cela, mais ils ont influencé ma décision. Je sais cependant que cela sera mieux dans un avenir proche » déclare-t-il avec une pointe d’espoir dans le regard.
Le pharmacien du quartier a subit un choc économique sans précédent. « Nous avons subi une baisse significative du chiffre d’affaires. Cela représente plus de 20% » avoue-t-il. Le quinquagénaire est sceptique face au projet et il s’inquiète de l’avancée des travaux. « On a une impression d’abandon du quartier par la municipalité. La dégradation du mobilier urbain, l’aggravation du nombre de tags et la saleté font que nous avons le sentiment que le quartier est abandonné. » lâche-t-il dans un soupir. « Le projet a l’air pas mal mais il est d’ores et déjà dégradé car cela met trop de temps et les gens en profitent. C’est inacceptable de commencer de tous les côtés et de laisser des trottoirs éventrés. »
D’autres se réjouissent de la future place
Valérie, une commerçante de la place Jean-Jaurès énumère des arguments positifs et se rassure quant aux désagréments qu’elle supporte depuis désormais un an. « Pour l’instant ce qui a été promis a été réalisé ! Je suis avec attention l’avancée du réaménagement et ils sont dans les clous » se réjouit-elle. Devant sa boutique, le trottoir ne dépasse pas le mètre de largeur, la poussière s’amasse et le bruit est constant, pourtant, Valérie est optimiste. « Je pense que ce sera mieux plus tard ! Je préfère une belle place qu’un parking », assure la commerçante. « Toutefois, je sais très bien que c’est encore de la poudre aux yeux avant les élections. » se désole-t-elle. Une habitante sort de son immeuble, elle a 80 ans, habite sur la place depuis 30 ans et est très heureuse de l’évolution des choses. « Ce sera beau quand même ! J’ai hâte de voir le résultat » partage-t-elle.
Et puis, au détour des barrières, se tient un artisan de 68 ans. L’homme ne comprend pas la colère des habitants. « Je suis pour l’évolution positive ! Ce projet est magnifique, nous allons avoir ici l’une des plus belles places de Marseille. Une place que l’on verra sur les dépliants, un marché beaucoup plus harmonieux. On n’en pouvait plus de la mauvaise fréquentation, des tags qui salissaient le décor. », se réjouit-il.