Bientôt une société foncière publique à Aix… La tenue de la 9e édition des Estivales du logement (ex-Estivales de l’immobilier), organisée par la Semepa vendredi 13 et samedi 14 septembre, a été l’occasion pour la Ville d’Aix d’exposer ses grands projets d’aménagements et d’aborder les problématiques du marché et comment y répondre.
Parmi les questions à traiter par la Ville d’Aix-en-Provence, comme par la plupart des communes, se posent la manière et les moyens à mobiliser pour une politique dynamique de logement et de commercialité de la ville.
Sophie Joissains : « Densifier la ville, je dis non »
« Tout est question d’équilibre » souligne Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence, qui souhaite laisser les opérateurs privés investir, mais aussi garder le contrôle de l’évolution de la commune, en préservant notamment les spécificités des quartiers et la qualité de vie des habitants. « Lorsque le législateur nous demande de construire la ville sur la ville, de densifier… Je dis “non” parce que la ville a un paysage, une identité. Et il faut les respecter. Ce qui n’empêche pas à certains endroits des réhabilitations et de construire, éventuellement, un ou deux étages de plus, si le contexte le permet. Mais je ne défigurerai jamais la ville. »
Concernant les commerces, si l’édile se félicite du taux de vacance de 8% à Aix, un taux relativement faible, elle observe avec vigilance l’avancée des marques de distributeur, parfois discount, qui souhaitent conquérir les centre-villes. Il y a aussi en parallèle une augmentation très significative des prix du foncier compte tenu de l’attractivité de la ville. « Nous voulons aujourd’hui lutter contre ce phénomène », déclare l’élue qui intervenait samedi à la mi-journée sur le plateau-débat des Estivales.
Un local préempter par la Ville rue des Cordeliers
De culture libérale, l’ex-sénatrice UDI se déclare favorable à la liberté du commerce, mais Sophie Joissains estime qu’il y a des « correcteurs » à apporter quand cela s’avère nécessaire. L’un d’eux est le droit de préemption. Ainsi, elle explique que la Ville a tout récemment préempté un local commercial qui était en passe d’être acheté dans le centre-ville pour en faire une boutique de téléphonie alors qu’un commerce de bouche, une épicerie, y était précédemment implanté. Une vocation que la Ville souhaite maintenir dans ce quartier de la rue des Cordeliers. Elle a donc préempté le local explique la maire. Pour soutenir cette politique la Ville d’Aix a d’ailleurs étendu aux 16 secteurs d’Aix-en-Provence ce droit de préemption.
Une foncière pour réhabiliter et offrir du logement intermédiaire
En complément, la Ville étudie avec le groupe Semepa la création d’une société foncière publique qui interviendrait, non seulement dans la préemption de locaux commerciaux, mais aussi dans l’achat d’immeubles à rénover ou reconstruire. « Il y a quelques immeubles dégradés à Aix-en-Provence, c’est dû à la fois au temps, parfois aux successions, parfois aux moyens des propriétaires qui n’ont pas pu les entretenir. La future foncière doit faire en sorte de les réhabiliter pour proposer aussi des logements appropriés pour les familles à des prix intermédiaires abordables. »
Le projet de foncière, qui devrait être créée au sein du groupe Semepa, est supervisé par Eric Chevalier, le 1er adjoint et président de la Semepa depuis décembre dernier. Le dossier est dans une phase active de finalisation et devrait aboutir d’ici la fin de l’année.
Une délibération sur le sujet doit être débattue lors d’un prochain conseil municipal. Des avocats et le conseil du groupe Caisse des dépôts (actionnaire de la Semepa) sont notamment mobilisés pour leur expertise.
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