Les produits cosmétiques de la marque Lavandière de Provence, tous fabriqués sur le territoire provençal, sont conçus dans une logique éco-responsable et haut de gamme.
L’écologie c’est chic, tout comme le savoir-faire régional. C’est en tout cas le crédo de cette jeune marque de cosmétique marseillaise, dont les locaux sont situés dans le 12ème arrondissement. Fondée en 2015, Lavandière de Provence s’est tout de suite destinée à l’export, répondant à une appétence sur le segment du luxe « frenchy » en Scandinavie, et plus précisément en Suède, Norvège, et Finlande. Si le storytelling de la marque est atypique, c’est que les co-fondateurs, Jeanette Borgström et Cyril Gombert se sont rencontrés loin des parfumeries. C’est à la Chambre économique de Suède à Stockholm, où Cyril était invité pour animer une conférence sur le « management durable », que les deux associés ont sympathisé, au travers d’un constat unanime et acerbe du green washing (procédé de marketing visant à se donner une image de responsabilité écologique trompeuse).
Une collection élégante aux noms évocateurs
La marque a fait le pari de Marseille pour rayonner dans le monde du luxe, un secteur habituellement florissant dans la capitale parisienne. Si les flacons sont ornés du drapeau tricolore, des références à Marseille et à ses alentours y sont également apposées. En outre, la collection exporte non seulement les senteurs de la région, mais elle en emprunte également les noms. Ainsi, la gamme Alpilles est produite à base d’olive, la Côte d’Azur avec des senteurs d’agrumes, le Luberon a un parfum de lavande, ainsi que la Sainte Victoire pour ses effluves de miel.
Un engagement local et éco-responsable
Le « locavorisme » (mouvement prônant la consommation de nourriture produite dans un rayon local) s’insère dans l’ADN du projet. Cyril Gombert, expert en développement durable, vice-président du Parc national des calanques jusqu’en janvier dernier ne se prive pas d’insuffler ses convictions personnelles au service de la marque. « Tous les produits sont confectionnés dans un rayon de 100 km autour de Marseille pour limiter l’empreinte carbone, sauf pour le flaconnage qui est à Milan étant donné que nous n’avons pas trouvé un fournisseur plus proche. » De fait, la politique de la maison s’engage dans la réutilisation des emballages, des flacons, des cartons fournisseurs dans une optique de développement durable. Une démarche qui porte ses fruits économiquement, puisque l’écologie représente une vraie tendance de fond. Même si le co-fondateur avoue recevoir régulièrement des propositions venant de Chine pour payer le flaconnage moins cher, il ne souhaite pas transiger sur le côté qualité et développement durable cher à la marque.
Un business modèle éco-responsable dédié à l’export
La marque vient de s’installer sur le marché allemand, grâce à la signature d’un partenariat avec Beauty alliance, l’une des plus grandes associations de parfumeurs outre-Rhin, forte d’une implantation de 1100 boutiques au pays de Goethe. La suite de l’histoire s’écrira peut-être en Chine ou au Moyen-Orient. « Un ancien directeur export de Dior développe ces marchés. Il a repéré la marque et il a tapé à la porte », dévoile fièrement Cyril Gombert, estimant cette arrivée comme « une reconnaissance ». S’implantant progressivement sur le marché français, Lavandière de Provence commercialise également ses produits depuis quelques semaines aux Galeries Lafayette, dans des concept-stores et bientôt dans les magasins Printemps. Côté financement, la marque se prépare à une levée de fond, mais espère toutefois que cette opération se réalisera au niveau local. « L’Occitane en Provence est détenu par un autrichien, nous préférons attendre des propositions d’investissement sur le territoire », avoue Cyril Gombert, désireux de rester ancré en Provence pour mettre à l’honneur les producteurs locaux.