Le Collectif marseillais des mobilités de demain, MarsMob, a été fondé en février 2023 pour protester face à l’insuffisance des actions menées par la Métropole Aix-Marseille-Provence et la Ville de Marseille et du manque de développement d’alternatives à la voiture individuelle.
Les 15 membres, collectifs et associations, ont décidé d’unir leurs forces pour pousser les collectivités locales à mettre en œuvre des actions globales et concrètes sans attendre. Une conférence de presse, présentée par Christophe Oudelin (Association Alternatiba Marseille), était organisée mardi 7 novembre. D’autres membres, comme Jean-Louis Gachot (Greenpeace), terre Bouches-du-Rhône), Cécile Baron (FCPE Marseille), l’association “Les Déchainées” et Brigitte Luis (Attac Marseille) étaient présents.
« L’absence d’actions significatives conduira à une augmentation de la température au sol dans les îlots de chaleur. De plus, 90°C au sol seraient atteints en 2050, rendant plusieurs quartiers de la ville inhabitables » alerte le collectif qui souligne que le trafic routier représente 38% des émissions de gaz à effet de serre.
Collectif MarsMob : « nous réclamons que la Métropole et la Mairie cessent de se chamailler »
Face à l’urgence de changer la donne MarsMob réclame que « la Métropole et la Mairie cessent de se chamailler pour des raisons purement politiciennes et travaillent ensemble pour prendre des mesures à la hauteur des enjeux cruciaux pour la vie des habitant.es ! Le point central de nos propositions est de changer notre rapport aux espaces publics et à la vie de quartier en aménageant des périmètres pour les principaux moyens de déplacements durables permettant le report modal des automobilistes.»
Parmi les revendications du collectif MarsMob :
- Engager une formation généralisée des agents municipaux et métropolitains aux enjeux et aux alternatives existantes.
- Interdire la publicité pour les voitures individuelles et prioritairement les SUV.
- Rendre l’espace public aux piétons en libérant les trottoirs des voitures, des scooters et des déchets.
- Transférer les bandes cyclables des trottoirs sur les voies réservées aux voitures en créant de vraies pistes sécurisées.
- Installer des espaces sécurisés pour garer les vélos. Favoriser la continuité des pistes cyclables.
- Réduire les places de stationnement et les voies de circulation automobiles pour le bien être des usager.es et végétaliser).
- Augmenter la fréquence, l’accessibilité et l’amplitude horaire des transports en commun.
- Engager avec les usager.es une réflexion visant la mise en œuvre d’une tarification incitative pour les transports interurbains et régionaux.
- Développer le covoiturage et l’autopartage.
En définitive, le collectif MarsMob vise à convaincre les décideurs politiques que la conception d’une autre ville est urgente et nécessaire : « celle de la ville du 1/4h, plus agréable, respirable et plus juste socialement. Il est temps de cultiver cet imaginaire d’une ville plus proche des aspirations de ses habitantes et habitants et de permettre aux Marseillaises et Marseillais de se réapproprier leur droit sur l’espace public, sur l’espace commun de notre ville et de la rue. » Il ajoute : « ces espaces communs doivent être pensés pour permettre de se croiser, de se rencontrer et d’échanger. »
A l’occasion de sa conférence de presse, le collectif a présenté l’intégralité d’une analyse très fouillée de la situation des transports dans la métropole. Ce rapport, intitulé Argumentaire 2023 (voir l’intégralité ci-dessous) détaille les enjeux de la mobilité sur le territoire, liste les (in)actions politiques constatées et argumente les différentes propositions de MarsMob. Il aborde l’intégralité des modes de transport : de la circulation piétonne et PMR, aux TER irriguant Marseille, en passant par les transports en commun de la RTM, sans oublier la voiture individuelle ou le vélo.
Document source : L’argumentaire 2023 de MarsMob
Lien utile :
Fermeture du métro à Marseille à 21h30 : la « totale réprobation » du collectif MarsMob