La séance plénière de la Métropole Aix-Marseille avait pourtant démarré dans le calme, jeudi 12 octobre, avec une minute de silence en hommage aux victimes du conflit arménien. Minute de silence suivie par l’adoption unanime, à droite comme à gauche, d’une motion de soutien. L’esprit de concorde n’a pas été le même concernant le vote d’une motion de soutien au peuple israélien après l’attaque du Hamas palestinien présentée par le président du groupe majoritaire de droite à la Métropole, Jean-Baptiste Rivoallan. « Les élus de la Métropole affirment leur soutien inconditionnel à l’Etat d’Israël qui a le droit inéluctable de se défendre. Nous condamnons tout propos visant à une relativisation insupportable » énonce ce dernier en présentant la motion.
C’est d’abord l’élue aixoise Claudie Hubert (DVG) qui s’oppose : « Je ne peux voter cette motion car j’estime qu’il faut recontextualiser […]. Je condamne les crimes de guerre commis par le Hamas. Mais Israël vise aussi la population palestinienne. La motion que vous nous présentez incite à la haine. Il n’y a pas un mot sur le respect du droit international et la condamnation de la colonisation », estime-t-elle.
Yannick Ohanessian, adjoint à la sécurité de la Ville de Marseille, présente ensuite un amendement à la motion proposé par le Parti communiste français et soutenu par le groupe d’opposition Pour une métropole du bien commun : « Nous regrettons que cette motion soit uniquement présentée par le groupe Une volonté pour Marseille et qu’il n’y ait pas eu de concertation. Ce texte ne reflète pas la recherche de fraternité et de paix. Vous voulez cliver », accuse Yannick Ohanessian.
Yves Moraine accuse la Nupes « d’ambiguïtés antisémites »
« Vous présentez votre solution comme un simple amendement qui ne modifierait rien, alors qu’il abaisserait tout. Rajouter dans cette motion une référence au conflit israélo-palestinien, c’est entrer dans la relativisation. C’est comme si après le 11 septembre, on avait signé une motion pour soutenir les victimes mais qu’on avait appelé les Etats-Unis à mettre fin à l’impérialisme », lui répond le vice-président métropolitain (LR) Yves Moraine. Et de conclure : « Cet amendement, en réalité, c’est la bouée de sauvetage d’une Nupes venue se fracasser sur les ambiguïtés antisémites de La France Insoumise ! »
« Nous ne sommes pas à l’Assemblée Nationale, nous sommes à la Métropole », rappelle la présidente de la Métropole Martine Vassal, en référence aux débats qui, la veille du conseil, avaient également agité les députés, après les propos polémiques du chef de file LFI Jean-Luc Mélenchon refusant de qualifier l’ataque du Hamas de « terroriste. » « Pourquoi parler de paix pour Israël et pas pour l’Arménie ? […] Je ne peux pas comprendre votre position selon laquelle la paix serait à géométrie variable », tranche néanmoins Martine Vassal.
In fine, la gauche de l’hémicycle, quelque peu dispersée, décide de ne pas prendre part au vote de la motion. Un début de conseil houleux donc, qui a exacerbé l’opposition gauche-droite et donné le ton au reste de la séance …
Document source : la motion de soutien à Israël adoptée en conseil métropolitain
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