Le président de la République était attendu sur l’avancée de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône, l’une des priorités de son plan Marseille en Grand. Mais le sujet a été à peine évoqué le 28 juin lors de sa visite à la gare maritime de la Joliette qui sonnait la fin de son séjour marseillais. Durant cette séquence animée par le président du port et ex-ministre, Christophe Castaner, Emmanuel Macron a d’abord échangé pendant une heure avec les élus et les industriels de Marseille et de Lyon avant de prendre la parole pendant une dizaine de minutes (voir ci-dessous).
Concernant le développement de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône, Emmanuel Macron a confirmé son souhait de « simplifier la gouvernance » pour gérer les ports fluvio-maritimes. « Plus vite on aboutit à ce qu’on a su faire sur Haropa : un rassemblement des collectivités, un établissement unique, un opérateur unique… plus on sera efficace, plus on enlève des coûts de transactions, pour on convainc des gens de créer du mouvement », affirme-t-il devant les élus de la CCI, les représentants des ports et les préfets. Le Président avait déjà exprimé cette volonté dans son discours Marseille en Grand, le 2 septembre 2021. Mais, en deux ans, aucun opérateur unique n’a été désigné. Aucun écho non plus sur la localisation de siège.
Marseille en Grand : échange sur l’économie bleue depuis la gare maritime de la Joliette. pic.twitter.com/7VDNVWy7fn
— Élysée (@Elysee) June 28, 2023
Plus facile à dire qu’à faire… La création d’un établissement unique comme Haropa (fusion des ports du Havre, Rouen et Paris) est complexe à dupliquer sur l’axe rhodanien. En effet, les ports dépendent de différentes collectivités : le port de Toulon appartient à la CCI du Var, le port de Sète appartient à la Région Occitanie alors que Marseille dépend de l’État. De même, le Rhône est géré par la Compagnie nationale du Rhône (CNR) qui dépend du groupe privé Engie à 49,97 %.
Une « alliance » des ports « sans les fusionner »
Pour accélérer leurs synergies malgré ces complexités, les 16 membres du Comité de coordination inter-logistique (CCIL) composé des Villes, Métropoles, Régions, les CCI, le GPMM, la CNR ont préféré « la voie d’une alliance qui unie les territoires et les acteurs, sans les fusionner, autour d’un projet ambitieux élaboré par le CCIL sous la présidence de la préfète de la région Aura, Fabienne Buccio », relate Philippe Valentin, le président de la CCI Lyon Métropole. L’élu assure « travailler déjà en lien étroit » avec la CCI d’Aix-Marseille. Sur la forme, le CCIL et l’État ne semblent donc pas aller dans la même direction.
Mais sur le fond les collectivités et l’État semblent unanimes : le port de Marseille-Fos doit dynamiser son hinterland grâce au fluvial en direction de Lyon, de la Bourgogne, pour raccorder in fine l’Allemagne. A date, l’avancée notable est le déploiement du logiciel de MGI pour tracer les marchandises sur l’axe rhodanien et fluidifier le parcours. L’outil devrait être opérationnel mi-2024 pour tous les ports de l’axe rhodanien afin de réduire les délais de livraison et ainsi augmenter la compétitivité des ports du Sud.
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