« Il faudra une remise à plat par une enquête parlementaire », affirme le Pr Didier Raoult, dans son dernier bulletin d’information posté, le 22 juin, sur la chaîne Youtube de l’IHU et intitulé :« Nous avons le droit d’être intelligents ! » Au besoin précise-t-il, peu pressé, par un nouveau parlement. La dernière enquête parlementaire de septembre 2020 n’avait pas tous les éléments pour clarifier les enjeux, explique le professeur, arguant qu’aujourd’hui les courriers et décisions des différentes instances impliqués sont accessibles et devraient lui donner raison. « C’est une manipulation phénoménale dit-il : pourquoi a-t-on arrêté en cours de route, avec un échantillon insuffisant, les essais sur l’Hydroxychloroquine ? Pourquoi ces décisions lapidaires ? Tout cela n’est pas fait au nom de la raison. On a vu une succession de bêtises, avec des gens qui ont peur de se contredire, de revenir en arrière. Comment en est-on arrivé à dire des choses aussi invraisemblables. »
Le patron de l’IHU persiste dans sa volonté de porter en justice, notamment, les accusations d’Élisabeth Bik (microbiologiste néerlandaise spécialisée en intégrité scientifique) et de Boris Barbour (chercheur au CNRS). Le comité d’éthique du CNRS (Comets) a pourtant pris leur défense. L’instance déclare dans un communiqué du 7 juin dernier que les deux chercheurs du CNRS « ne font que leur métier. La controverse relève de l’activité scientifique, à partir du moment où elle obéit aux règles du débat intellectuel et où elle se fonde sur des faits objectivables. » Le Comets dénonce lui aussi du harcèlement, mais venant de soutiens de l’IHU et « déplore la judiciarisation progressive des questions d’intégrité dans la recherche qui relèvent avant tout d’une expertise et d’une autorité scientifiques ».
Didier Raoult n’en a cure, il a consacré avec ses équipes 200 heures de travail pour répondre point à point aux critiques qui lui sont adressées et dont certaines ont disparu du site Pub Peer dont Boris Barbour est le responsable. Le CNRS en tant qu’institution est plus modéré : dans son communiqué du 7 juin, il rappelle que le « CNRS a toujours émis les plus grandes réserves sur le fait que Pub Peer puisse publier des critiques anonymes sur des articles scientifiques, et contribue ainsi aux dérives de certains réseaux sociaux dans lesquels l’insulte et l’accusation anonymes sont devenues monnaie courante. Le CNRS a fait de la lutte contre la fraude scientifique un de ses combats, en créant la mission pour l’intégrité scientifique. Cependant, il n’accepte pas les mises en cause anonymes, tout en garantissant la totale confidentialité à leurs auteurs. Pour autant, le CNRS ne peut se résoudre à la judiciarisation de la critique et de la controverse scientifique, indispensables lorsqu’elles sont constructives et argumentées. Elles sont, et doivent rester, un des principes fondamentaux de la recherche. Elles sont indispensables à l’avancée des connaissances. » Et il conclut par l’affirmation sans appel : « Un prétoire n’est pas un laboratoire. »
Le variant delta entraîne 10 000 cas nouveaux par jour dont 20% de vaccinés
Le professeur Raoult revient dans son intervention vidéo sur le constat critique qu’il fait de la situation en Europe, particulièrement en Angleterre, avec un trop grand nombre de morts à Londres. Il faut se remettre en cause et comprendre pourquoi l’Inde, la Chine, la Corée, l’Argentine ont eu de meilleurs résultats que l’Europe ou les États-Unis insiste le professeur marseillais.
Il confirme ce qu’il énonce depuis le début de la pandémie « quand j’ai parlé de variants avec des épidémies successives personnes au monde ne me croyait. » Face au nouveau variant, Didier Raoult appelle à la modestie : « c’est une maladie comme toutes les maladies nouvelles, imprévisible et complexe ». Le variant delta entraîne 10 000 cas nouveaux par jour dont 20 % étaient vaccinés. « Il n’y a pas de baguette magique » ni vaccin, ni médicaments nouveaux, « il faut, dit-il soigner les gens, s’occuper des malades et tester toutes les possibilités de soins ».
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