Avec 54,77% des suffrages, Claire Pitollat de La République en marche rafle son siège de député sortant LR-UDI Dominique Tian, qui récolte 45,23% des voix, dans la 2e circonscription. Pour Gomet’, il a accepté de revenir sur cet échec. Interview.
Après le soutien apporté par vos militants et par Jean-Claude Gaudin, quel est votre état d’esprit ?
Dominique Tian. Il y a beaucoup d’émotions, de la tristesse, et un petit sentiment de culpabilité, car je me dis que je perds une circonscription imperdable à droite. Il y a une remise en cause personnelle. Pourquoi ça n’a pas marché ? Pourquoi je n’ai pas trouvé les mots qu’il fallait ? Ne suis-je pas trop usé ? N’ai-je pas fait trop de combats ? Des questions que je me dois de me poser. Mais je pense qu’un autre candidat à ma place aurait fait le même score, c’est l’électorat de droite de la circonscription qui nous a lâchés. Si on avait eu un électorat plus populaire, avec un vote FN plus fort, nous aurions pu bénéficier d’un plus important report de voix. Le message était plus facile à faire passer, pour les macronistes, dans cette circonscription en raison de la sociologie, de ces deux arrondissements, qui ressemble à celle du 17e arrondissement parisien (celui de NKM).
Les premières semaines du président Macron, notamment les nombreux rendez-vous avec les dirigeants internationaux, ont-ils pu conquérir votre électorat ?
D.T. Bien sûr, nous sommes sur un territoire où les enfants voyagent beaucoup, vont souvent faire des études à l’étranger, rêvent d’international. La population s’est fortement modernisée avec des nouvelles têtes qui ne s’intéressent pas nécessairement aux mêmes thèmes que les anciens. Mais ils en reviendront rapidement parce que le mirage Macron est incontestable, l’électorat jeune nous a lâchés et un plus vieux qui n’est pas venu voter. Nous n’arrivons pas à parler avec ces jeunes actifs.
Avez-vous un message pour Claire Pitollat ?
D.T. Non (rires). Enfin, j’espère que ça se passera bien pour elle et qu’elle pourra exister dans cette majorité écrasante, où il sera difficile pour un jeune député d’exister. Elle a sans doute la qualité pour ça, donc qu’elle le fasse. Vous savez, tout ce qui peut être utile pour le sud de Marseille, nous sommes preneurs. Nous ne sommes pas dans l’arrogance ou l’amertume, elle a gagné, nous sommes des démocrates, donc nous voulons que ça se passe bien pour elle.