Au Palais de la Bourse, sur la Canebière, une trentaine de petites et moyennes entreprises est venue assister à la deuxième édition des rencontres industrielles internationales organisées par Total et la chambre de commerce le 18 décembre. Objectif : convaincre les donneurs d’ordres de les emmener dans leurs bagages à l’étranger. Une dizaine de grands groupes a répondu présent au rendez-vous comme Snef, la Cnim ou encore Airbus Helicopters. Pour ce dernier, l’évènement tombe à point nommé pour répondre à de nouveaux projets de développement en Europe centrale.
Airbus recrute des PME locales pour faire tourner ses usines étrangères
Le géant français de l’aéronautique a conclu le 14 décembre un gros contrat avec la Hongrie pour la livraison de 16 hélicoptères H 225M Caracal. Cette commande repose également sur la maintenance des appareils et la formation sur place du personnel. Résultat, Airbus va construire une usine en Hongrie. « Nous nous sommes engagés à faire travailler les entreprises hongroises mais elles ne disposent pas toujours du savoir-faire dont on a besoin. Alors on propose aux pme de la région de nous suivre pour les former. Ca peut même aller plus loin avec la création de filiale à l’étranger ou même d’une joint-venture », raconte Philippe Quigars, directeur de l’achat des programmes et membre du conseil de surveillance d’Airbus Helicopters. Plusieurs entreprises du territoire ont déjà profiter de cette alliance avec Airbus. La société Asquini, implantée à Marignane, a par exemple ouvert une usine en Pologne suite à un contrat décroché avec l’hélicoptériste.
Airbus a souscrit au pacte PME et développé une plateforme de services pour aider les sous-traitants à se développer à l’international. « On finance d’éventuels voyages d’études et on octroie des prêts modestes pour les aider à investir. Nos sous-traitants partenaires ont accès à notre base de données qui réunit de préciseuses informations sur les marchés à conquérir et les potentiels partenaires à l’étranger », décrit Philippe Quilgars. Organisateur des rencontres industrielles internationales, le groupe Total a également développé toute une gamme d’outils pour soutenir le développement des jeunes entreprises à l’international. Le pétrolier organise de nombreuses missions collectives de prospection, offre des stands sur les salons et depuis 2018, il propose d’héberger des salariés au sein d’une de ses filiales étrangères. Total dispose aussi d’une offre de prêt à taux zéro pouvant aller jusqu’à 100 000 euros.
Un soutien particulier à l’innovation digitale
« On est particulièrement attentif aux start-up qui proposent des nouvelles technologies », affirme Jean-Michel Diaz, le délégué régional Méditerranée de Total Développement. La société aixoise, S2E consulting, est l’exemple parfait de ces partenariats avec les grands donneurs d’ordres. Spécialisée dans la sûreté des entreprises et des expatriés, elle développe une application pour cartographier les grandes villes étrangères afin d’informer les salariés des risques encourus dans chaque zone. « Aujourd’hui, il n’existe que des sytèmes d’alerte en cas d’agression mais c’est déjà trop tard. Nous sommes parvenus à avoir un niveau de détail à la rue près pour classer les zones les plus dangereuses », explique Thibaut Janin, le directeur général de S2E.
Pour financer ses travaux de recherche et développement, l’entreprise a profité de prêts de la part de Total et Airbus pour environ 60 000 euros. Et ce n’est qu’une première étape car elle prévoit un deuxième tour de table plus important dans les années à venir pour recruter et développer sa solution. Elle envisage notamment d’élargir son outil au monde du tourisme qui représente un énorme marché avec près de 4 milliards de voyageurs chaque année dans le monde.