C’était écrit. Telle était même la volonté de Jean-Claude Gaudin. Le jeudi 20 septembre 2018, Martine Vassal est officiellement devenue présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence. Plébiscitée, la présidente LR du Département des Bouches-du-Rhône a été élue, à 57 ans, au premier tour, par vote électronique, avec 181 voix contre 22 pour le communiste Marc Poggiale, président du groupe Une métropole à gauche. Une candidature qui « n’avait d’ailleurs qu’un seul but : prolonger ce que nous avons dit et proposé depuis 2016 à propos de cette métropole », a-t-il expliqué après l’élection. C’est avec un large sourire, sous des chaleureux applaudissements que la présidente a rejoint le fauteuil dans lequel Jean-Claude Gaudin a siégé durant un peu plus deux ans. Dans son tailleur gris, aux fines rayures blanches, elle a pris place aux côtés de Jean-Claude Gondard, maintenu dans ses fonctions de directeur général des services.
« Construire une majorité de projets, par-delà les clivages partisans »
Naturellement, les premiers mots de la nouvelle présidente ont été pour celui qui lui a mis le pied à l’étrier, en 2001. Un « hommage, appuyé, sincère profond à Jean-Claude Gaudin qui a porté la Métropole sur les fonts baptismaux », faisant le parallèle entre le maire LR de la cité phocéenne et Angelo Roncalli, alias Jean-XXIII « ce pape présenté comme un pape de transition », qui avait lancé le concile Vatican II, « le plus grand concile des cinq derniers siècles ». Debout, l’assemblée a offert à l’ancien sénateur LR et ex-ministre une standing ovation. Au cours de sa déclaration d’investiture, Martine Vassal a insisté sur « un large rassemblement, avec la volonté de construire une majorité de projets, par-delà les clivages partisans ». Avec un « attachement viscéral » à Marseille et à ce territoire, elle souhaite recentrer la Métropole sur ses fonctions stratégiques, à commencer par le développement économique et la mobilité, avec pour objectif de faire d’Aix-Marseille-Provence « une Métropole attractive et compétitive qui s’impose entre Barcelone et Gênes ».
Des discussions avec l’Etat
En pleine lumière, à la tête de la plus grande métropole de France derrière le Grand Paris, avec ses 1,8 million d’habitants et plus de 3.000 km2, elle a également plaidé pour le rapprochement à venir entre le Département et la Métropole, un projet du gouvernement pour lequel le préfet des Bouches-du-Rhône a été chargé d’ouvrir une concertation d’ici à la mi-novembre. « Ce rapprochement va donner à notre territoire une force sans précédent ». Elle est désormais dans une position stratégique pour négocier avec le gouvernement. La présidente d’Aix Marseille Provence entend travailler avec les présidents de groupe, les présidents de conseils de territoire et l’exécutif pour faire une proposition au préfet ; qu’elle n’a d’ailleurs pas manqué d’appeler jeudi après-midi pour fixer un rendez-vous dès la semaine prochaine. « Nous savons où nous voulons aller, j’espère que l’Etat nous écoutera ».
D’ores et déjà, Martine Vassal a déclaré qu’elle demanderait, dès demain (vendredi 21 septembre), au Président de la République de mobiliser les moyens financiers nécessaires comme pour le Grand Paris et le Grand Lyon. Elle saisira également le Premier Ministre pour lui demander d’inscrire la Métropole Aix-Marseille-Provence dans la loi sur les mobilités. « Mon ambition, c’est que chaque commune, de la plus petite à la plus grande, chaque territoire, rural ou urbain, gagne et avance grâce à la Métropole. A nous de fixer le curseur sur ce qui doit retourner aux communes et ce qui doit rester aux territoires, nous allons définir cette ligne ».
Des garanties, des crédits avant l’intégration du Pays d’Arles
Les maires des Bouches-du-Rhône ont été reçus, la veille de l’élection à la Métropole, à l’occasion du forum des maires, organisé à l’Hôtel du département. A cette occasion, Martine Vassal a tenté de rassurer les maires des 29 communes du Pays d’Arles, qui ont toujours des réticences à entrer dans l’institution métropolitaine, « tel qu’on l’a connaît », précise Martine Vassal, à l’occasion de la conférence de presse qui a suivi l’élection et tenue avec son exécutif. « Avec le recul que j’ai au niveau du Département, avec les 119 communes du Département, et les deux communes du Var et du Vaucluse, nous sommes un et indivisible. Nous avons une histoire commune, des bassins de vie communs, on a chacun des spécificités… c’est de notre diversité qu’on a notre richesse. Je les attendrai les bras ouverts mais avant de commencer à les accueillir, je souhaiterais que le gouvernement se positionne à la fois sur les délais, sur le périmètre des compétences, le périmètre géographique, sur le mode de scrutin, et sur les moyens financiers qui vont nous être alloués comme au Grand paris et comme au Grand Lyon, c’est là aujourd’hui, qu’il faut qu’on focalise nos efforts. Il nous faut, aujourd’hui, les moyens de faire rentrer véritablement ce territoire, dans le XXIe siècle. Je suis persuadée que lorsque les 29 communes verront que tout cela fonctionne parfaitement, ils viendront en courant nous rejoindre ».
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