Vous avez été réélu le 20 décembre président de la Fédération des promoteurs immobiliers de Provence. Quels sont les priorités de votre nouveau mandat ?
Stéphane Perez : Nous souhaitons d’abord poursuivre et prolonger le travail réalisé pour améliorer l’image de la profession et son rôle d’acteur de l’aménagement du territoire. Notre objectif consiste à mener des actions pour construire plus pour répondre aux besoins, construire mieux parce que c’est notre raison d’être et construire autrement parce que le monde change et que nous devons sans cesse prendre en compte ces éléments de modernité qui émergent. La Métropole est en place et c’est une bonne nouvelle. Certains maires pourraient même s’appuyer sur la nouvelle collectivité pour relancer le logement sur leur commune. En tant qu’acteur engagé en faveur de villes et de territoires durables, la FPI Provence apporte une attention particulière à développer le climat de confiance qui existe entre les conseils de territoire et les professionnels. Nous devons nous imposer, et nous sommes légitimes, comme l’un des acteurs majeurs de la politique du logement !
Vous évoquez pourtant dans votre discours d’investiture des réflexes toujours négatifs par rapport à votre profession (lire l’intégralité du discours en ligne). Pourquoi cette résistance ?
S. P. : Cela prend du temps de faire évoluer les mentalités. Et nous devons aussi faire encore plus d’efforts pour plus de transparence. À ce titre, la FPI souhaite accompagner la profession sur le chemin du changement pour mieux faire face aux transformations de ses marchés comme de ses métiers : digitalisation, développement durable ou encore, comme nous venons de l’évoquer, territorialisation des politiques.
Quels sont les objectifs poursuivis avec la refonte de l’ OIP ?
S. P. : Nous voulons proposer un outil plus fin pour mieux mesurer les tendances du marché du logement neuf. Tous les trois mois, l’OIP doit proposer non seulement une situation de la conjoncture de notre activité mais aussi de ses évolutions qualitatives. Ainsi, nous voulons que l’OIP intègre lot par lot l’origine géographique des acheteurs, le type de surface, les différentes caractéristiques des biens vendus. Ces données seront mises à la disposition des agences d’urbanisme, des collectivités afin qu’elles puissent bénéficier d’outils d’aide à la décision dans leur stratégie d’aménagement. Ces données seront payantes mais le coût n’a rien à voir avec l’investissement qui serait nécessaire pour compiler toutes ces informations. Les membres de la FPI, qui représentent environ 70% du secteur, consacrent beaucoup de temps à la construction et l’alimentation de cet observatoire.
Comment expliquez-vous le rebond de l’immobilier neuf que vous constatez au 3ème trimestre 2016 ?
S. P : Il y a un fort rebond dû notamment à un effet rattrapage. La conjoncture sur les taux soutient aussi la tendance tout comme la mise à disposition de biens sur le marché. Au troisième trimestre sur notre zone (Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse, Alpes), nous avons réalisé 2 190 mises en vente contre 836 en 2015, soit une hausse de 160%. Sur Marseille, nous passons à 1 108 ventes contre 393 en 2015. Si l’on ne s’intéresse qu’aux réservations, nous sommes en hausse de 25% à Marseille (760 contre 609), de 58% à Aix. La tendance devrait se poursuivre au dernier trimestre même si le regain de confiance reste à conforter dans le temps. Sur les neuf premiers mois de l’année, les mises en vente sont en léger recul (-2%) et en hausse de 3% sur les réservations.