Les défis de la décarbonation industrielle en région Sud seront au cœur des débats portés par Engie avec le Medef, l’UPE 13, KSI la Junior entreprise de Centrale Méditerranée et le concours de Gomet’. L’événement aura lieu le 12 décembre 2024 à Martigues à la Villa Khariessa. Engie se positionne comme un acteur majeur, positif et engagé de la transformation du territoire, Engie veut s’engager dans une dynamique collective. Ludovic Parisot, directeur régional Sud Corse Monaco s’en explique dans cet entretien.
Quelles pistes sont prioritaires d’après vous pour accélérer la décarbonation dans le domaine industriel ?
Ludovic Parisot : La décarbonation est un sujet complexe dans le monde de l’industrie car il est structuré par différents facteurs et ceux évoqués ci-après sont loin d’être exhaustifs. Le premier concerne les investissements colossaux à mobiliser en un temps relativement court. Le risque de distorsion de concurrence est alors réel par rapport à d’autres acteurs économiques implantés sur d’autres zones géographiques. Le second est lié à la maturité des technologies de décarbonation qui nécessitent, encore, pour certaines, un travail de stabilisation. La montée en compétences des collaborateurs sur ces approches, parfois en rupture, est un autre facteur à prendre en compte. La question de l’acceptabilité sociale entre également en ligne de compte, la décarbonation ayant parfois des impacts directs sur les territoires.
Une approche globale qui additionne un ensemble de compétences
Le sujet des flux industriels (eau, énergie, déchets…) fait l’objet d’une attention toute particulière de par leur sensibilité en lien direct avec la production. Aujourd’hui la plupart des industriels ont recours à une grille de lecture structurée par les scopes 1, 2 et 3 des outils d’analyse de l’empreinte carbone. Les matières premières, la logistique, les transports… sont devenus autant de leviers de réduction du poids carbone d’une activité industrielle. Concernant le volet énergétique, plus particulièrement, trois volets principaux peuvent contribuer à des approches vertueuses :
- Le recours à un sourcing en énergie renouvelable ou à faible teneur en carbone accompagné d’une politique d’achat optimisée. Une évolution de l’organisation du travail peut permettre par ailleurs d’adapter son profil énergétique avec un impact direct sur la facture énergétique.
- La performance énergétique des process industriels in situ intégrant, parfois, une évolution des pratiques des équipes techniques et le recours à des innovations technologiques spécifiques.
- La valorisation des énergies fatales comme la chaleur, le froid… qui sont autant de leviers à exploiter avec, à la clé, une création de valeur complémentaire (production d’électricité, préchauffage de circuits d’eau chaude…)
Au final, il s’agit avant tout d’une approche globale qui additionne un ensemble de compétences. Le recours à des spécialistes permet ainsi d’optimiser la dimension carbone d’une production et, bien souvent, d’améliorer son aspect économique.
Engie est un acteur essentiel de la décarbonation en région Sud, quelles sont vos ambitions dans le domaine ?
Ludovic Parisot : Engie investit 8 milliards d’euros par an dans le domaine de la transition énergétique avec l’objectif de disposer de 30 GW d’énergie renouvelable en 2025 et 50 GW en 2030. Ces enjeux découlent de la volonté du Groupe qui est celui d’être Net zéro carbone en 2045.
En région Sud, nous développons des moyens de production d’énergie renouvelable comme des champs photovoltaïques ou encore la construction et l’exploitation de réseaux de chaud et de froid ayant recours à la géothermie marine. L’hydrogène, en termes de production, stockage et transport, est aussi un sujet prépondérant qui nécessite une vision de long terme.
Le co-investissement est un modèle maîtrisé et les industriels deviennent alors des partenaires
Nous travaillons par ailleurs au plus près de nos clients au quotidien, qu’ils soient industriels, collectivités ou encore clients particuliers. Nous les accompagnons sur la diminution de leur empreinte carbone avec des offres et services adaptés. Concernant le monde industriel plus spécifiquement, nous nous intégrons dans les process de production de nos clients afin de leur proposer des solutions d’optimisation concrète. Le co-investissement est un modèle maîtrisé et les industriels deviennent alors des partenaires avec lesquels nous partageons engagements financiers et performance.
Vous organisez le 12 décembre prochain « Les défis de la décarbonation industrielle en région Sud » à Martigues, quel est votre objectif ?
Ludovic Parisot : Il est essentiel pour un Groupe comme ENGIE d’affirmer son engagement en faveur de la décarbonation sur son territoire et cela passe notamment par ce type d’opération de sensibilisation. Cette matinale, à destination des industriels de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer, s’annonce passionnante. Son ouverture sera réalisée par François Gemenne, rédacteur principal du GIEC et expert en géopolitique de l’environnement et des migrations.
Des intervenants comme les représentants de Piicto, de l’Ademe ou encore le Commissaire délégué à la transition industrielle, écologique et énergétique de la zone Fos-Berre ou encore le Délégué général de France Chimie Méditerranée seront présents afin de partager leur vision du sujet. Les industriels auront également voix au chapitre avec une table-ronde qui leur sera dédiée et ce afin qu’ils puissent s’exprimer sur leurs trajectoires de décarbonation. L’enjeu, en réunissant l’écosystème industriel et les services de l’État, est avant tout de contribuer à une accélération des pratiques dans le domaine.
Cette rencontre est aussi particulière, car elle se fait en partenariat avec le Medef Sud, très impliqué dans les sujets de transition énergétique. Centrale Méditerranée sera représentée par sa Junior entreprise KSI qui produit, pour l’occasion, une revue de vingt pages mettant en exergue différentes technologies clefs de décarbonation. Les étudiants auront, dans ce support, la possibilité de donner leur avis quant à la pertinence des technologies identifiées. Rendez-vous le 12 décembre prochain à Martigues.