Luttons contre la pollution des plastiques à Marseille. C’est l’objectif que s’est lancé Nexity et l’équipe de Yoyo aux Docks Libres dans le 3e arrondissement de Marseille. Dans ce quartier de reconquête urbaine, qui compte nombre d’habitats vétustes et privé jusqu’à présent de grandes opérations immobilières, Nexity développe 1200 logements. « Un morceau de ville », estime Lionel Seropian, directeur général de Nexity Immobilier résidentiel Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
Dans le cadre de sa politique de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), le groupe immobilier a décidé de faire appel à Yoyo, une plateforme de récompenses qui propose aux habitants de trier plus et mieux leurs plastiques. « Il y a beaucoup de plastiques dans l’océan aujourd’hui. Quatre fois plus dans la Méditerranée que dans l’Océan pacifique, et c’est pour ça que Yoyo existe. Pour faire en sorte, qu’au moment où on va se débarrasser du déchet, soit le mettre dans les ordures ménagères, soit dans un bac de tri, on propose de le mettre dans un sac Yoyo qui garantit sa traçabilité et son recyclage », explique Eric Brac de la Perrière, fondateur de Yoyo.
Créer du lien social autour d’un projet environnemental
Un dispositif qui s’inscrit pleinement dans la feuille de route du ministère de la Transition écologique et solidaire, qui prévoit 100% de recyclage des déchets plastiques en 2025. « Un agenda contraint », pour le fondateur de Yoyo, « mais il donne un cadre qui permet de mettre en place une dynamique puissante. A Marseille, un habitant consomme 150 bouteilles de toute nature par an. On n’en recycle que 10% donc 15. Il faut donc bouger, pour pouvoir tester des solutions innovantes, et arriver à monter ce taux de recyclage très très bas. Ça ne concerne pas seulement Marseille, mais toutes les villes où il y a de la densité de population. Là où il y a beaucoup d’habitants, c’est là où l’on consomme le plus, et où l’on collecte le moins, et il faut inverser cette tendance. Nous proposons d’ailleurs avec les familles qui trient avec Yoyo, d’arriver à 35% de taux de recyclage ».
Pour la secrétaire d’Etat auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire, Brune Poirson, Yoyo « est une solution concrète à la lutte contre les pollutions plastiques, pour créer du lien social et pour que les habitants puissent facilement contribuer à l’amélioration de l’environnement ».
La réussite de Yoyo repose sur l’implication des habitants, des institutions, des entreprises… Sur la création d’une communauté d’acteurs pour qu’à terme l’habitant soit accompagné, valorisé et récompensé. Lancée il y a deux ans, la start-up devrait enregistrer, cette année, un chiffre d’affaires situé entre 600 000 et 1 million d’euros issus des partenariats. Yoyo sera rentable avec notamment une présence dans dix villes à la fin de l’année annonce son fondateur. Après Bordeaux, Lyon, Mulhouse… et Marseille, Eric Brac de la Perrière, espère conquérir la région parisienne et Lille. A Bordeaux et Lyon, Yoyo a collecté 23100 sacs depuis sa création et 27,8 tonnes de plastique. Le dispositif touche 2900 foyers et/ou commerces. Yoyo affiche un chiffre de 99,2% de taux de recyclage de bouteilles plastiques (en polyéthylène téréphtalate) avec son dispositif dans les villes où il est implanté.
Comment ça marche ?
Le dispositif Yoyo, un système de tri collaboratif et récompensé. Photo N.K.
1. Inscription sur la plateforme Yoyo. L’internaute s’inscrit comme trieur. Il choisit un coach qui habite dans son quartier. 2. Rencontre avec le coach. Celui-ci prend contact avec le trieur, le sensibilise aux consignes de tri et lui fournit des sacs de tri Yoyo numérotés. 3. Dépôt de sac. Le trieur remplit ses sacs Yoyo de bouteilles en plastiques transparentes et va les déposer chez son coach. Le coach enregistre les sacs et le compte du trieur est crédité en points. Les sacs sont ensuite récupérés par la logistique et sont directement recyclés en circuit court et local (sans passer par un centre de tri). 4. Récompense. Les points obtenus peuvent être échangés sur la boutique en ligne www.yoyofrance.com contre des récompenses proposées par les villes et entreprises partenaires, parmi lesquels le groupe de sport l’Orange bleue, le cinéma Pathé, Carrefour city, Transdev…