Créée en 2012, l’association française des sociétés de services et d’innovation pour les sciences de la vie (AFSSI) a choisi pour la première fois Marseille pour tenir sa sixième université d’été. La structure veut défendre les droits des entreprises qui sous-traitent la recherche et de plus en plus d’activités pour les grands donneurs d’ordres de l’industrie pharmaceutique. « Avec la baisse des revenus du secteur, les grosses compagnies ont externalisé leur recherche et développement, les essais cliniques ou encore le diagnostic. Nous sommes des acteurs essentiels de l’innovation biotechnologiques mais encore trop méconnus », explique Xavier Morge, le président de l’AFSSI.
En venant à Marseille, il compte regrouper les nombreux acteurs du bassin local afin de mieux faire connaître leur voix au niveau national. Actuellement, la région Paca représente 11% de ses membres qui sont 270 dans tout le pays. Il a signé la semaine dernière un partenariat avec le pôle de compétitivité Eurobiomed afin de coordonner leurs actions et de profiter de son réseau pour faire grossir ses rangs.
L’AFSSI se bat pour les intérêts des petites sociétés privées
« Le département compte de vraies belles pépites comme Provepharm, Neuroservice ou HalioDX qui ont besoin d’un relais auprès du gouvernement pour bénéficier d’une manne qui profite trop souvent aux structures publiques », estime Claude-Alain Cudennec, délégué général de l’AFSSI. Les responsables de l’association comptent bien peser sur les pouvoirs publics pour modifier les règles d’attribution des marchés encore très favorables aux laboratoires académiques. Pour exemple, un industriel qui fait appel à une structure publique peut déduire 60 % de ses dépenses au titre du crédit impôt recherche (CIR) tandis que le plafond est de 30 % pour les sous-traitants privés. Sur les grands appels à projet nationaux, les sociétés de services sont également inexistantes : « Elles n’ont pas le droit d’apparaître dans la liste des porteurs pour les projets de l’agence nationale de la recherche (ANR), du fonds unique interministériel (FUI) ou encore des réseaux hospitalo-universitaire (RHU) », déplore Olivier Blin, directeur du programme Dhune et représentant local de l’AFSSI. Ce dernier milite pour une plus grande collaboration des structures privées et publiques. Il a d’ailleurs choisi deux entreprises locales, Neuroservice et Vect-Horus pour piloter son comité industriel.
Ce nouvel ancrage provençal de l’AFSSI pourrait ainsi permettre aux entreprises locales de services des sciences de la vie de faire remonter leur besoin. L’association prépare d’ores et déjà son offensive auprès du nouveau gouvernement. Elle compte intervenir avant le mois d’octobre pour impacter sur la prochaine loi de finances 2018.