Avec la création de la Métropole, la Ville de Marseille a perdu sa compétence directe sur la définition du plan local d’urbanisme (PLU), un document capital car il fixe les grandes règles en matière de construction et d’aménagement du territoire. Pour autant, la nouvelle municipalité compte bien imposer sa vision en matière d’urbanisme et présente ce lundi 12 avril lors d’une conférence de presse en ligne une liste de 75 modifications à apporter au PLU intercommunal qui concerne Marseille et 17 communes environnantes (voir document source en dernière page).
Une concertation publique sur le PLUI du 15 avril au 30 septembre
Le PLUI Marseille Provence a été adopté en décembre 2019 par la Métropole « mais à l’époque, nous n’étions pas élus », rappelle Mathilde Chaboche, l’adjointe en charge de l’urbanisme de la Ville de Marseille en place depuis juillet dernier. Aussi, elle compte bien profiter du processus de modification du document d’urbanisme pour faire entendre la voix de la nouvelle majorité en place. En janvier, la Métropole a lancé une première modification légère du PLUI : « Il s’agissait d’un simple nettoyage, surtout pour réparer certaines erreurs techniques », précise-t-elle. Mais un deuxième travail de modification plus en profondeur va donner lieu à une concertation publique qui s’ouvrira du 15 avril au 30 septembre prochain. Dans ce cadre, la mairie de Marseille a adressé la liste de ses demandes à la Métropole dans la foulée du point presse.
Abaisser le seuil pour la construction de logements sociaux
Parmi les priorités, la mairie de Marseille, souhaite notamment construire plus de logements sociaux. Aujourd’hui, la servitude de mixité sociale inscrite dans le PLUI fixe l’obligation de réaliser des logements sociaux pour toute opération à partir de 80 logements. « C’est encore trop élevé », estime l’adjoint au logement de la mairie de Marseille, Patrick Amico. La Ville demande d’abaisser ce seuil à 30 logements et d’élargir l’obligation aux opérations supérieures à 2 000 mètres carrés de surface de plancher « pour éviter de contourner en faisant de plus grands logements », précise-t-il. Entre 2018 et 2020, seulement 872 logements sociaux ont été construits à Marseille « alors que l’Etat demande d’en réaliser 2 500 par an » rappelle l’adjoint. En appliquant un seuil à partir de 30 logements, la mairie estime que la production aurait été multipliée par trois pour atteindre 2613 logements sociaux. Lors des modifications ultérieures du PLUI, la mairie de Marseille souhaite aller plus loin dans le domaine « en rééquilibrant la production de logements sociaux, secteur par secteur, quitte à abaisser encore le seuil sur certains quartiers où les opérations de 30 logements sont complexes à mettre en place », explique Mathilde Chaboche.