La mairie veut préserver « l’identité » de la rue d’Aubagne
Logement toujours, la Ville de Marseille veut « sanctuariser la rue d’Aubagne » dans le plan local d’urbanisme intercommunal. L’équipe de Benoît Payan veut éviter la « gentrification du quartier » selon les termes de Mathilde Chaboche. La Métropole est sur le point de racheter une bonne partie des immeubles de la partie haute de la tristement célèbre artère marseillaise et la mairie veut que le PLUI « empêche de tout détruire au profit d’opérations neuves ». Pour « préserver son identité populaire », elle propose également d’imposer un seuil de 70% de logement social minimum sur la zone. Enfin, la Ville propose de créer un emplacement réservé aux parcelles des deux immeubles effondrés en 2018 « pour sauvegarder le site et imaginer sa destination en concertation avec les habitants. On pourrait y faire un parc, un mémorial ou encore un équipement public… », avance Mathilde Chaboche.
Une « sanctuarisation » des terres agricoles
Très attachée à la protection de la nature en ville, l’un de ses thèmes de campagne du Printemps marseillais, la mairie de Marseille met en avant une troisième proposition : préserver les terres agricoles. Elle demande la sanctuarisation de 20 hectares de terres cultivables en les faisant passer de zones à urbaniser à zones agricoles. La Ville cible plus particulièrement trois quartiers : Château-Gombert, Les Caillols et Les Camoins. « Nous avons déjà atteint une bonne partie de l’objectif avec de jeunes agriculteurs qui vont s’installer », annonce l’adjointe en charge de l’agriculture urbaine Aïcha Sif. Mais déjà, elle souhaite aller plus loin et prévient qu’elle veut « créer de nouvelles zones agricoles dans les prochaines modifications du PLUI ».
La nouvelle mouture du PLUI adoptée à l’été 2022
Si la mairie souhaite faire entendre sa voix sur l’urbanisme à Marseille, dans les faits, « la Métropole n’a aucune obligation d’accepter nos propositions », avoue Mathilde Chaboche. « Je suis à l’écoute du retour des techniciens de la Métropole mais les élus qui ne sont pas à la mairie n’ont pas à se mêler des ambitions de la Ville de Marseille, comme ils ne le font pas pour les autres communes. On mérite le même respect », insiste-t-elle. L’avenir dira si l’EPCI présidé par Martine Vassal entendra les souhaits de l’équipe de Benoît Payan. Après l’enquête publique, les modifications du PLUI seront étudiées pendant plusieurs mois avant une adoption de la nouvelle mouture prévue pour l’été 2022.