« La Maison de l’alimentation durable » expose sur la place Sadi Carnot à Marseille. Un concept store éphémère « made in Miramas », installé du mardi 4 au jeudi 6 juin, pour faire découvrir le thème de l’alimentation durable. Des colloques, des ateliers, un espace bibliothèque ou encore des stands de sensibilisation au zéro déchet sont proposés aux visiteurs. “Miramas, avec Roubaix, fait partie des villes pilotes du programme Zéro déchet, zéro gaspillage depuis plus de dix ans », explique la directrice de communication de Miramas Véronique Barbetti.
Au travers de ces trois jours des artisans, des commerçants ou encore des influenceuses seront présentes pour partager leur engagement en faveur d’une alimentation saine et raisonnée, du début à la fin de la chaîne de production. Tout cela au milieu de produits issus de Miramas : bières, confitures, viandes… Un modèle à suivre ? « C’est très important pour nous de présenter le concept store. C’est une vitrine du travail que nous faisons et que nous voulons développer, d’autant plus pendant l’année de la gastronomie en Provence », se réjouit-elle.
L’éducation comme fer de lance
« Nous misons sur l’intelligence collective. C’est-à-dire mettre en lien des individus pour qu’ils puissent s’appuyer sur nous pour ensuite développer des projets. Nous voulons créer un cercle vertueux », détaille la directrice de communication. L’objectif est double : développer une économie durable et redynamiser le centre-ville. A cet effet, l’accent est mis sur l’éducation. « Il y a un gros travail de responsabilisation. Les enfants sont les premiers concernés, on le voit clairement avec les manifestations étudiantes pour l’écologie. On installe par exemple en ce moment des potagers dans toutes les écoles de Miramas. L’alimentation durable est introduite à la maison par les enfants qui sensibilisent eux-mêmes leurs parents », analyse Véronique Barbetti. Des potagers qui seront au service d’une alimentation local et qui raccourcissent au maximum la chaîne d’approvisionnement.
« Aujourd’hui, il y a à peu près 120 familles qui participent au programme zéro déchet. Nous les accompagnons dans toutes les démarches pendant deux ans pour réduire de 50% la part de déchets. Sans bouleverser leur mode de vie et en améliorant leur pouvoir d’achat », explique la directrice de communication. Organisé par l’ADMR loisir culture environnement, avec le soutien de la municipalité, l’objectif du défi est d’atteindre 1000 familles sur la période 2019-2021.
C’est le début du cercle vertueux. Sylvain Floutier est chef et propriétaire du restaurant « La table des sens de la Toupine » installé dans le cadre magnifique du Vieux-Miramas. Il est présent sur la place pour présenter son travail culinaire mais également partager son engagement écologique . « Je fais ça par conviction. Chercher la pépite locale pour mettre en valeur le terroir très riche de notre région. J’ai donc souscrit naturellement au projet Zéro déchet après mon installation à Miramas », raconte-t-il.
« Une autre croissance est possible »
« Je ne me retrouve pas dans des démarches comme celle du Collège culinaire de France qui met en relation des chefs, des artisans… Acheter dans le Var, payer plus cher, rallonger la chaîne de production, je doute que ce soit vraiment responsable », estime le chef. C’est l’un des débats du développement durable : la décroissance est-elle inévitable, ou une croissance alternative est-elle possible ? « Une autre croissance est possible j’en suis convaincu. Et ça passe par le local, créer un maillage entre tous les acteurs, producteurs, consommateurs en allant au plus court », considère Sylvain Floutier.
La ville de Miramas épaule les commerçants dans toutes les étapes du développement de leur entreprise. « Nous facilitons les démarches administratives et offrons différentes aides financières notamment lors de l’installation », explique Frederika Sintive manager de centre-ville à Miramas. La ville propose une aide à hauteur de 50% du loyer pour un montant maximum de 500 euros pendant deux ans. Ou le Conseil de territoire de Marseille Provence qui lui offre entre 3000 et 20 000 euros d”aide pour des travaux d’aménagement ou de rénovation avec un plafond établi à 40% du coût total.
Pour certains, le projet a énormément d’avenir. « Avoir un potager pour le restaurant ce serait vraiment le rêve. C’est encore une utopie, mais dans 5 ans qui sait ? », imagine déjà Sylvain Floutier, songeur et déterminé. Pour la directrice de communication de Miramas Véronique Barbetti, la suite est claire : « ouvrir un concept store permanent à Miramas ».