À Marseille, la question de la sédentarité et de l’activité physique dans les déplacements quotidiens prend une nouvelle dimension. Alors que la ville se transforme, l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam) s’est penchée sur l’impact de nos choix de mobilité sur notre santé. Deux volets d’étude dressent le portrait de la situation, révélant à la fois les défis à surmonter et les opportunités à saisir pour encourager une vie plus active.
Un constat sans appel : la sédentarité en hausse
La première partie de cette étude met en lumière une tendance préoccupante : la sédentarité s’installe de plus en plus dans notre quotidien. L’Agam souligne que les modes de vie modernes, dominés par la voiture et le temps passé assis, contribuent à cette réalité. Que ce soit pour se rendre au travail, faire les courses ou même pour les loisirs, les Marseillais passent en moyenne trop de temps immobiles. En effet, l’agence affirme que les habitants passent en moyenne 7,5 heures par jour assis ou inactifs. Cette sédentarité est exacerbée par les déplacements en voiture, qui représentent 57% des trajets quotidiens. Ce mode de vie sédentaire a des conséquences directes sur la santé : environ 21% des Marseillais souffrent d’obésité, un taux supérieur à la moyenne nationale de 17%.
Les déplacements actifs, la solution contre la sédentarité
Face à ce constat, la deuxième partie de l’étude propose des solutions concrètes pour inverser la tendance. Il s’agit de promouvoir les déplacements actifs, c’est-à-dire ceux qui nécessitent une activité physique comme la marche ou le vélo. Il est recommandé de marcher au moins 30 minutes par jour ou de faire 150 minutes d’activité modérée par semaine. Aujourd’hui, seulement 20% des trajets se font à pied.
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L’objectif est clair : inciter les Marseillais à adopter des modes de transport plus sains, bénéfiques non seulement pour leur santé, mais aussi pour l’environnement. L’augmentation de l’activité physique quotidienne contribue à réduire les risques pour la santé. Par exemple, une hausse de 10% des déplacements actifs pourrait réduire de 8% les cas de maladies cardiovasculaires et de diabète. Mais au-delà des bénéfices individuels, il s’agit aussi d’améliorer la qualité de vie collective, en réduisant la pollution de l’air et en diminuant les nuisances sonores.
L’usage du vélo reste marginal à Marseille, avec seulement 2% des déplacements effectués à bicyclette. Pour encourager cette pratique, l’Agam recommande de développer un réseau cohérent de pistes cyclables sécurisées et de mettre en place des infrastructures telles que des parkings à vélos. L’objectif est d’atteindre 10% de déplacements à vélo d’ici 2030. En 2022, l’agence avait déjà affirmé que la pratique du vélo avait augmenté de 20%.
Un effort collectif
Le succès de cette transition dépend de la mobilisation de tous les acteurs : collectivités, entreprises, associations et citoyens. L’Agam préconise des campagnes de sensibilisation, des incitations financières pour l’achat de vélos et des initiatives communautaires pour encourager la marche et le vélo. La ville de Marseille doit également jouer un rôle clé en investissant dans des infrastructures adaptées et en adoptant des politiques favorisant les déplacements actifs.
Les 3e Rencontres du vélo et des mobilités douces à Aubagne le 9 octobre 2024
Des projets pilotes commencent à voir le jour, comme la piétonnisation de certaines rues et des événements dédiés à la promotion du vélo, à l’instar des Rencontres du vélo et des mobilités douces, initiées et organisées par Gomet’ qui vise à promouvoir la décarbonation des transports et la ville apaisée. Cependant, ces efforts doivent être soutenus et amplifiés pour créer un impact durable.
En savoir plus :
> Le premier volet de l’étude de l’Agam
> Le deuxième volet de l’étude de l’Agam
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