La pratique du vélo a augmenté de 20% depuis 2013 en France selon les chiffres de Vélo & Territoires. Cette tendance est également valable sur le territoire métropolitain dont les déplacements à vélos ont été multipliés par 1,8 entre 2009 et 2019 sur Aix-Marseille-Provence, passant de 42 000 à 76 000 déplacements journaliers selon l’Enquête ménage déplacements (EMC²) de 2019-2020. L’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam) s’est penchée sur les évolutions de la pratique du vélo en France et sur le territoire métropolitain dans une enquête publiée en avril 2022. En voici les principaux enseignements.
Le développement notable du vélo électrique
Malgré la topographie des routes et le relief de la ville qui « pouvaient constituer un frein pour l’usage du vélo », la mise en service de 1 000 vélos à assistance électrique (VAE) Lime, complété par une offre de 1 000 vélos Dott en free floating depuis le 31 janvier 2022, a permis de « multiplier son usage par quatre depuis 2017 à Marseille » observe l’Agam sous la plume Jeanne-Marie Brémond, rédactrice de l’étude en tant que chargée des mobilités à l’Agam.
Un autre frein rencontré par les usagers est le coût onéreux à l’achat d’un tel véhicule, pouvant aller de 1 000 à 4 500 euros pièce. Pour donner un coup de pouce aux Français, les pouvoirs publics ont ainsi multiplié les offres de co-financements. Dans les Bouches-du-Rhône, le Département annonce avoir co-financé plus de 20 000 vélos électriques. Si le coût d’un vélo électrique est élevé, les ventes de vélos électriques représentent toutefois 25% du marché en volume… et près de 60% du marché en valeur !
Le cyclotourisme, voyager autrement
Le marché du vélo électrique représente donc un gros potentiel économique. Et les opérateurs du cyclotourisme, comme « Tous en biclou » sur le Vieux-Port, l’ont bien compris. La boutique propose à la location comme à l’achat autant de vélos électriques que de vélos classiques. La France étant devenue la 2e destination de cyclotourisme en Europe, après l’Allemagne, le cyclotourisme engendre aujourd’hui des retombées économiques importantes pour les territoires. En 2020, selon l’étude sur l’impact économique du vélo de l’Ademe, le cyclotourisme a enregistré 4,2 milliards d’euros de retombées directes en France, soit une augmentation de 46% en 10 ans.
Cyclotourisme, cyclologistique, économie du vélo,…
On en parlera lors des premières Rencontres du vélo et des mobilités douces
organisées par Gomet’ au Mucem le 14 octobre.
Inscrivez-vous ! (événement gratuit mais nombre de places limité)
Selon l’Agam, le cyclotourisme en France devrait encore se renforcer avec les aides du plan de relance du secteur touristique « Destination France » annoncées par l’État en novembre 2021. Ce plan ambitionne de faire de la France « la première destination vélotouristique » d’ici 2030 par la réalisation complète du Schéma national des véloroutes et la mise en place de 20 000 lieux d’accueil dédiés à la pratique.
La France est le 3e marché européen du vélo
Les pratiques se développent, l’économie aussi.Selon l’étude sur l’impact économique du vélo en France réalisée par l’État, l’Ademe et la Fédération Française de Cyclisme, les retombées économiques directes du vélo sont estimées à 8,2 milliards d’euros en 2020 et à 80 000 emplois. La France représente ainsi le 3e marché européen du vélo après les Pays-Bas et l’Allemagne, dont les réseaux cyclables sont de fait plus développés.
Plusieurs entrepreneurs français ont senti les bénéficies à tirer de ces envolées économiques, comme Marc Simoncini (co-fondateur de Meetic) avec son vélo électrique Angell ou le Marseillais Christophe Sauvan avec son vélo intelligent Iweech. A Salon de Provence, l’aventure Damius, fabricant de tricycles électriques basé à salon-de-Provence, est aussi emblématique. Si ces jeunes pousses profitent de l’engouement autour du vélo électrique, surtout en zone urbaine, le marché traditionnel du vélo et du VTT connaît un essor remarquable en parallèle : « Cycleurope France, Moustache Bikes ou Arcade Cycle ont vu leur chiffre d’affaires augmenter respectivement de 20, 50 et 100% entre 2019 et 2020 » atteste l’enquête.
Les locaux de réparation de vélo sont de plus en plus nombreux avec l’essor de la pratique du vélo, à l’instar des acteurs français Ridy, Halp my bike, Docto Cyclo ou Cycloflix. A Marseille, depuis 2020, l’Agam enregistre une progression de 20% de nouveaux établissements spécialisés dans le vélo à Marseille.
La mise en place de la Zone à faible émission (ZFE) dans le centre ville effective à partir du 1er septembre 2022 à Marseille, va manifestement renforcer la pratique des mobilités douces en ville, bien qu’elle soit encore peu contraignante pour les véhicules thermiques (véhicule de 1 à 4 autorisés). Au total c’est une véritable révolution en cours à laquelle on assiste, qualifiée par la présidente de l’Agam, Laure Agnès Caradec de« boucle vertueuse prompte à modifier notre regard et notre façon d’aménager la ville. » On en débattra avec plaisir lors des Rencontres du vélo et des mobilités douces organisées par Gomet’ le 14 octobre au Mucem.
Liens utiles :
> [On aime] Le gouvernement renforce son aide à l’acquisition de vélos
> Le Vélo gratuit, première solution face à la pollution
> [Mobilité] Istres : la mairie entame la métamorphose de son réseau cyclable