À jamais les premiers. Marseille est pour l’heure la seule ville de France à rendre gratuit l’accès aux vaccins pour les migrants. « Tous les étrangers, quelle que soit leur situation, ont droit à la santé, à un accueil digne et respectueux des droits fondamentaux », lance vendredi 23 juillet Michèle Rubirola. Malgré le contexte sanitaire actuel à Marseille, l’adjointe au maire en charge de la santé affiche un large sourire au cœur de l’ancienne salle des délibérations de l’hôtel de ville. Elle concrétise, en signant la convention de partenariat en faveur du rattrapage vaccinal, la promesse tenue par la Ville lors du dernier conseil municipal, le 9 juillet. Une manière selon Michèle Rubirola, de « mieux structurer le parcours santé de ces personnes ». L’Office français de l’intégration et de l’immigration (Offi) estime que chaque année, entre 3000 et 5000 migrants débarquent à Marseille.
Marseille : une vaccination non-obligatoire pour les migrants
Le parcours santé unique proposé par la nouvelle municipalité va permettre aux demandeurs d’asile et aux personnes issues de regroupements familiaux de bénéficier d’un « rattrapage vaccinal » sans frais. Les vaccins du calendrier français (coqueluche, tétanos, hépatite B… mais pas le Covid-19) pourront être administrés aux migrants dont le statut ne serait pas à jour, à l’occasion d’un rendez-vous santé. Petite précision, mais qui a toute son importance ; cette visite n’est pas obligatoire. C’est-à-dire qu’aucune mesure sanitaire ne peut être engagée sans le consentement des principaux intéressés. « Environ 70% des migrants acceptent le rendez-vous santé, certains refusent, c’est leur droit », renseigne Didier Leschi, directeur général de l’Ofii.
Des rendez-vous santé expérimentaux ont également lieu dans les régions de Toulouse et de Strasbourg, mais sans vaccination. « Nous aimerions généraliser le protocole marseillais à tous les demandeurs d’asile d’ici 2022 », nous confie Didier Leschi. Un protocole marseillais qui ne concerne que les migrants adultes, puisque les mineurs non-accompagnés (MNA) sont sous la responsabilité du Département des Bouches-du-Rhône.
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