La dynamique que nous avions en 2021 perdure et s’est même amplifiée. En effet, sur le seul semestre 2022 le montant des transactions connues s’élève à plus de 341 millions d’euros contre 316 millions pour l’année 2021. Nous parions lors de notre précédente analyse sur une continuité des investissements pour de la « data transformation » (intégration de nouveaux services, de nouveaux outils et d’une relation digitalisée), tendance qui se confirme et reste une tendance de fond.
Ce montant spectaculaire est porté une nouvelle fois par deux fortes opérations, ImCheck Therapeutics pour 96 millions d’euros et + Simple.fr pour 90 millions d’euros. À elles seules, elles représentent presque la moitié des montants levés pour ce semestre. Il est intéressant de noter que cette tendance est observable au niveau national qui est lui aussi porté par le “growth equity”, c’est-à-dire les tours de table supérieurs à 100 millions d’euros.
Les stratégies des divers opérateurs de financements plutôt orientées « build-up (1) » ou « scale-up (2)» observées l’année dernière se poursuivent avec une moyenne de levée à presque 30 millions d’euros et de plus de 13 millions si nous excluons les deux transactions citées plus haut contre 11,7 millions en 2021 et qui tombait à 4 millions si nous excluons également les deux transactions à 87 et 120 millions d’euros effectués en 2021 pour donner une valeur plus réaliste.
Nous notons également que l’élargissement du spectre des investissements se poursuit et des secteurs émergent comme l’énergie, la cleantech ou l’agricole. En plus de ces trois secteurs, les autres secteurs clés pour ce semestre sont : les biotech, les fintech, la logistique et le numérique. Il n’y a que deux transactions qui sont en dessous du million d’euros (Kinathera pour 750 K€ et SerenySun Énergies pour 950 K€).
Le secteur biotech/medtech continue de tirer les investissements avec 132 millions pour cinq transactions à la fois dans les Bouches-du-Rhône et dans les Alpes-Maritimes.
Dans la logistique, deux transactions pour 15 et 23 millions d’euros pour Traxens et Jifmar qui intègre la Banque européenne d’investissement (fait rare) et la Caisse des dépôts et consignations. L’augmentation cde capital pour Traxens s’est faite avec son partenaire historique à savoir la CMA CGM. Ce dernier continue son programme d’investissements dans les entreprises locales avec également une participation dans l’agritech Telaqua. Ces deux investissements viennent compléter l’opération sur le groupe La Provence récemment finalisée ou encore l’opération de début d’année sur Colis Privé et d’Oxatis en fin d’année dernière.
Deux levées sortent également du lot : AKT.IO qui a fait une ICO (Initial Coin Offering) pour 27 millions d’euros et PixelHeart pour 15,6 millions en partie également en cryptomonnaies. Ces deux opérations ont été réalisées avant l’effondrement de ce marché. Enfin, BPI et RSI restent deux acteurs incontournables et nous les retrouvons dans plusieurs de ces opérations. Un grand bravo à tous ces entrepreneurs qui sont et seront à n’en pas douter des fers de lance de notre territoire.
Demain la suite et la fin de notre baromètre régional des levées de fonds au 1er semestre 2022
avec l’interview de Pierre Joubert le directeur de Région Sud Investissement
Notre dossier
Baromètre régional des levées de fonds : les fintech émergent au 1er semestre 2022
Alain Lacroix (RSI) : « Je suis un partisan de l’économie réelle »
Le site de notre partenaire Région Sud Invest
Le site de notre partenaire Crowe Ficorec
(1) Selon BPIFrance : Le build-up, c’est le fait d’adopter une stratégie de croissance basée sur l’acquisition d’autres sociétés de son secteur – souvent concurrentes – afin de créer des synergies industrielles.NDLR
(2) Selon BPIFrance : Ce terme anglo-saxon indique un changement d’échelle d’une entreprise, grâce à une stratégie d’accélération de la croissance, en particulier à l’international.NDLR