« Nous vous posons une question simple : avez-vous encore confiance en Franz-Olivier Giesbert ? ». À la question de confiance posée mardi 12 septembre par le syndicat des journalistes – SNJ – à l’adresse de la rédaction et concernant Franz-Olivier Giesbert (nommé au printemps dernier directeur éditorial du groupe La Provence), les journalistes ont répondu largement par la négative. Selon nos informations, sur 87 votants, 74 journalistes ont voté « non » à cette question de confiance qui se nourrit de plusieurs griefs.
Le SNJ dénonce dans un communiqué diffusé en interne « des positions sur la réforme territoriale qui flirtent avec les politiciens locaux, une « Une » sur les boues rouges totalement hors sujet, un éditorial qui dénonce le travail de la justice dans des affaires marseillaises… Et un titre – « Les barjots, les schizos et les autres…. ». Cette Une est particulièrement dénoncée par les représentants de la rédaction. Cela « nous vaut d’être conspués dans la presse et sur les réseaux sociaux, d’être la cible de droits de réponse et de pétitions… et honteux de travailler à La Provence ». Ce titre, il (Franz-Olivier Giesbert, NDLR) ne veut pas l’assumer seul : malgré l’intervention du SNJ avant parution, il n’a quasiment pas modifié l’éditorial dans lequel il se justifiait en s’adossant à l’ensemble de la rédaction. »
Une « première » en quarante ans de carrière
L’ancien patron des rédactions du Figaro et du Point n’a pas tardé à réagir, émettant au passage « les plus expresses réserves sur les conditions du vote et son organisation. » Dans sa réponse envoyée au SNJ, M. Giesbert observe d’abord qu’en « quarante ans d’animation et de direction de journaux (…), c’est la première fois que mon travail est soumis à une motion de confiance. Il faut un début à tout. Je ne répondrai pas point par point au communiqué mensonger du SNJ ». Sur la une incriminée, il déclare : « J’ai écrit que j’assumais la manchette avant de présenter « mes » excuses (à la première personne du singulier) aux malades en souffrance et à leurs familles au cas où ils auraient été choqués. J’observe cependant que des malades, surpris par un certain buzz, m’ont aussi fait savoir -y compris par écrit- qu’ils approuvaient le titre puis l’éditorial que le SNJ m’avait interdit, par un mail comminatoire, de publier. L’honnêteté oblige donc à dire que tout le monde n’a pas réagi de la même façon. » Sur les autres sujets, FOG se défend et assume, invoquant notamment le « droit d’inventaire » sur les affaires locales.
Diffusion du journal : « la baisse est stoppée »
Franz-Olivier Giesbert évoque également dans son message les bons chiffres de ventes qui seraient enregistrés par la nouvelle direction. « N’en déplaise au SNJ, sur le plan financier, les premiers résultats incitent à l’optimisme : le journal devrait encore être bénéficiaire cette année et l’argent gagné sera réinvesti dans l’entreprise. Quant à la diffusion de notre journal, la baisse récurrente a été stoppée, ce qui fait plusieurs points de mieux sur les mois de juillet et d’août. Jean-Christophe Serfati (le P-dg, NDLR) donnera des chiffres précis au prochain comité d’entreprise. »