Les milliards du plan de relance de l’Etat attisent les convoitises de tous mais la façon de les dépenser divise. La preuve en est la nouvelle bataille à livrée par la majorité de Martine Vassal et le Printemps Marseillais lors du conseil métropolitain de jeudi 18 février 2021 qui se tenait en visioconférence. Comme prévu, le maire de Marseille Benoît Payan s’est exprimé sur la liste des 180 projets soumis au plan de relance : « Vous nous demandez de voter quatre milliards d’euros dont la moitié pour Marseille. C’est une belle ambition mais ce n’est pas le projet pour lequel ont voté les Marseillais », oppose-t-il. Comme le regrettait Sophie Camard lors du conseil de territoire Marseille Provence mardi, il indique ne pas avoir été consulté sur ces choix et fait quelques propositions comme l’inscription de la rénovation du Théâtre du Gymnase, la création de nouvelles piscines ou l’extension du tramway entre le boulevard National et Arenc : « L’enjeu n’est pas d’envoyer le tramway vers des collines ou des impasses mais bien vers le reste de la Métropole », lance-t-il à la présidente de la Métropole.
Vassal propose à Payan un contrat communal avec le Département
En réponse, Martine Vassal rappelle une fois de plus les exigences de l’État pour obtenir ses subsides : « Il attend des projets prêts d’ici 2023 donc on prend ce qu’on a déjà en magasin », résume-t-elle. Et de poursuivre : « Bien entendu qu’on vous consultera sur de nouvelles lignes de tramway et les pistes cyclables mais pour l’instant, ces projets ne sont pas suffisamment matures ». Sur ce plan de relance à 3,8 milliards d’euros précisément, la présidente de la Métropole espère en obtenir 80% et pour convaincre l’État, elle souhaite afficher une image soudée de sa collectivité : « Aussi, j’en appelle au maire de Marseille pour voter ensemble ce plan et montrer l’unanimité autour du projet », tente-t-elle. Martine Vassal va même jusqu’à proposer à Benoît Payan de monter avec elle à Paris pour « signer un contrat communal avec l’aide du Département » qu’elle préside également. Le message est bien reçu par le maire de Marseille qui lui répond « vous nous trouverez à vos côtés comme un partenaire fiable ». Il reste cependant camper sur sa position et annonce que son groupe ne prendra pas part au vote.
Si le Printemps Marseillais est le seul à refuser de voter ce plan de relance, d’autres élus de la Métropole ont des critiques à exprimer. Le maire communiste de Martigues Gaby Charroux tout d’abord. Sans s’opposer frontalement à Martine Vassal, il préfère attaquer le gouvernement et « son plan de relance qui manque d’ambitions », selon lui. Il avoue pour sa part « avoir été associé à l’élaboration de ce plan de relance, ce qui ne semble pas être le cas du maire de Marseille et je le regrette ».
« Il faut encore prioriser certains projets pour que l’État y voit plus clair »
Anne-Laurence Petel
Côté aixois, le conseiller municipal de gauche Marc Pena conteste le principe d’un plan réunissant les fonds de l’Etat, de la région et de l’Europe : « On ne peut pas mélanger les projets de long terme et un plan immédiat à deux ans », estime-t-il. La député LREM Anne-Laurence Petel trouve que le plan de Martine Vassal « porte moins une ambition commune qu’une ambition communale. Il faut encore prioriser certains projets pour que l’État y voit plus clair », prévient-elle.