Une fois de plus, c’est à un dialogue de sourds que se sont livrées la majorité de droite métropolitaine et le Printemps Marseillais au conseil de territoire Marseille Provence ce mardi 16 février. Au cœur des débats cette fois, la liste des 185 projets de la Métropole soumis au plan de relance.
Une attitude « incompréhensible » pour la droite
« Vous nous présentez une liste sur laquelle nous n’avons pas échangé. Nous ne pouvons pas voter cette délibération », regrette Sophie Camard, la présidente du nouveau groupe de gauche. Indignation immédiate de l’ancien leader de la droite à la ville de Marseille, Yves Moraine qui dénonce « une attitude incompréhensible. Pour vous, c’est toujours trop tôt ou trop tard ». Cette prise de position a provoqué la colère du président du conseil de territoire Marseille Provence, Roland Giberti qui s’est fendu d’un communiqué en début de soirée : « Alors que le Maire de Marseille se fait l’écho des difficultés financières de sa ville et prépare la hausse des impôts, et après avoir refusé les subventions pour l’acquisition de caméras de vidéo-protection, la Ville de Marseille a refusé l’argent du plan de relance ! s’étonne-t-il. La majorité municipale prétend ne pas avoir été consultée. Il s’agit en effet du plan de relance métropolitain, sur des compétences métropolitaines. Pourquoi le Maire de la deuxième ville de France ne porte-t-il pas ses projets auprès du gouvernement ? ».
Une rapidité d’exécution imposée par l’État
Au total, la Métropole présente une note de 3,88 milliards d’euros pouvant bénéficier de la manne du plan de relance. Parmi les projets, un très gros volet transports et un deuxième consacré à la transition écologique : « C’est le fonds de commerce de votre campagne. Vous devriez être contents, il faut être cohérent », envoie Lionel Royer-Perreaut, le maire LR des 9ème et 10ème arrondissements en réponse à l’opposition. Pourtant, la gauche n’en démord pas à l’image de Prune Helfter-Noah (LFI) : « Vous proposez pour 4 milliards d’investissements sur des villes sans consulter leurs équipes, c’est scandaleux », s’indigne-t-elle. Et Lionel Royer-Perreaut d’expliquer : « Tous les projets réalisables à court terme que nous demandent l’État sont lancés depuis longtemps par les majorités précédentes. C’est ainsi que ça fonctionne, argumente-t-il. Alors soit nous sommes agiles pour suivre le tempo imposé par l’État et obtenir les aides, soit nous restons bloqués dans des débats politiciens purement marseillo-marseillais et on laisse passer le train ». De son côté, Yves Moraine tente tout de même de rassurer ses opposants de la Ville de Marseille : « On ne va pas imposer quoique ce soit à la nouvelle majorité. Les décisions se prendront après, au fur et à mesure », promet-il.
Las, Sophie Camard refuse de donner un avis favorable sur ce rapport qui doit être voté définitivement jeudi 18 février en conseil métropolitain. La présidente du groupe d’opposition annonce d’ailleurs que le maire de Marseille Benoît Payan s’exprimera à cette occasion sur le plan de relance de la Métropole.
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