Début décembre a été présentée par le groupe BNP Paribas et ses équipes spécialisées une intéressante étude sur le thème de la mobilité, en particulier la mise en place des ZFE (zones à faibles émissions) à l’échelle internationale, nationale et locale, en particulier pour notre région Provence-Alpes-Côte d’azur et la métropole Aix Marseille Provence. Des évolutions majeures sont en marche, et encore beaucoup restent à venir. Des disparités émergent, un risque d’exclusion est à surveiller et des solutions doivent se développer pour tous, particuliers comme professionnels.
Après vous avoir restitué le 11 décembre un des principaux constats, qui est le nombre très élevé de véhicules individuels de notre métropole menacés de ne plus accéder aux zones de restriction le 1er septembre 2024, qui dépasse 300 000 voitures, Gomet’ vous propose d’approfondir le sujet de la mobilité verte en plusieurs épisodes. Aujourd’hui, les Zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) et comment elles sont perçues, selon l’Observatoire Cetelem, dont la mission est d’observer et décrypter l’évolution des modes de consommation. Cetelem appartient à la branche Personal Finance de BNP Paribas, qui finance la consommation en général et l’achat de véhicules en particulier.
Les Zones à faibles émissions (ZFE) sous le projecteur de l’Observatoire
Une étude internationale sur les ZFE a été réalisée cet été dans 16 pays, représentant l’essentiel du marché automobile mondial, à l’initiative de l’Observatoire Cetelem de l’automobile, en lien avec Harris Interactive et C Ways. Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem (photo), nous a restitué l’analyse, en particulier pour notre région en regard de la France, l’Europe et l’international : il semble que les ZFE soient méconnues et ne fassent pas consensus.
Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem
Méconnues ? Bien qu’il y ait déjà 11 ZFE en France, et bientôt plus de 40 avant fin 2024, plus de la moitié des français interrogés ignorent leur existence. De même, dans notre région, alors qu’il existe une ZFE sur notre métropole Aix Marseille Provence, une à Nice, et bientôt à Toulon et à Avignon, 58 % des provençaux interrogés ne le savent pas. Pourtant, ces zones ont été décidées depuis la loi d’orientation des mobilités (dite Lome) en 2019 en France en vue d’améliorer la qualité de l’air, et l’Europe en compte déjà plus de 300, pour réduire l’impact de la pollution sur la santé.
Et pour ceux qui en connaissent l’existence, le jugement est mitigé. Efficaces ? Même si les ZFE sont jugées bonnes à instaurer pour plus de 60 % des Européens sondés, la même proportion pense que c’est inefficace pour lutter contre la pollution, et la majorité estime la mesure insuffisante. Trop rapides : 70 % des sondés trouvent le calendrier trop exigeant. Peu probables : 59 % des provençaux trouvent que cette règlementation de mise en place de zones à faibles émissions est irréaliste, ne verra pas le jour ou sera annulée. Jugées injustes : 85 % pensent que c’est injuste pour les ménages modestes qui ne pourront pas s’équiper de véhicules modernes pouvant circuler dans les zones restreintes. Ne les concernant pas : 63 % des sondés de la région Provence Alpes Côte d’Azur estiment que leur véhicule actuel pourra circuler ou ne les concernant pas encore : environ 15 % des français et européens ne savent pas si leur véhicule pourra et 20 % n’ont pas encore réfléchi à l’impact.
A éviter : pour ceux dont le véhicule ne passe pas les critères pour être admis dans ces secteurs, soit 30 % des Français, c’est la stratégie d’éviter d’y circuler qui est retenue par plus de 40 % des sondés provençaux. Chiche ! Plus de 20 % des provençaux interrogés disent qu’ils continueront d’y aller malgré l’interdiction. Mais le feront-ils quand les contrôles seront en place ? Entre évitement et amendes, quel impact attendre sur la fréquentation en centre-ville ?
Effet report modal limité car à peine plus d’un quart des Européens disent qu’ils changeront de mode de déplacement pour le bus, le vélo… Effet consommation limité aussi à peine avec plus de 20 % des Européens qui disent qu’ils achèteront un véhicule autorisé en ZFE, c’est-à-dire plus récent ou électrique. C’est moins que dans le monde (plus d’un quart) et notamment en Chine (plus de 50 %). Et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce sont seulement 7 % des sondés concernés qui disent qu’ils changeront de véhicule. C’est le principal point où les réponses provençales divergent des autres sondés.
BNP Paribas Mobility veut créer des mobilités vertes sans exclusion
Le groupe bancaire BNP Paribas s’exprime sur ce thème car il a choisi d’inscrire la mobilité durable dans son plan stratégique. C’est pourquoi BNP Paribas Mobility fédère l’ensemble des métiers de la banque impliqués dans l’écosystème de la mobilité, avec une équipe pluridisciplinaire spécialisée et active en régions, qui déploie des services commerciaux adaptés à chaque cible. Son défi : créer des mobilités vertes sans exclusion. Première banque française et de l’union européenne, BNP Paribas ambitionne d’apporter des solutions territoriales là où elle est implantée.
La région Sud Est est la deuxième région en taille pour le groupe, avec 650 000 clients et 3 milliards d’euros de prêts accordés par an. Son directeur, Pierre Veyres (photo), cite des exemples d’actions de BNP Paribas Sud Est en faveur de la mobilité : le financement de flottes automobiles, d’ingénierie et d’infrastructures, comme Chargepoly à Aix, et pour les particuliers, le lancement depuis octobre de la plateforme intégrée « mobility4you ». Cette application offre aux clients particuliers en France de les accompagner dans leur besoin de mobilité en mettant à leur disposition l’ensemble des offres du groupe, solutions expertes, financement et assurance. Les tarifs commencent à refléter les graduations écologiques.
Pierre Veyres, Directeur de la Région Sud-Est BNP Paribas
Il sera intéressant d’étudier si les critères économiques et écologiques se superposent, divergent ou évoluent indépendamment. La mobilité en transition pour tous, et comment concilier enjeux environnementaux et pouvoir d’achat automobile, sont à l’ordre du jour.
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