Le fondateur du Musée subaquatique de Marseille (MSM), Anthony Lacanaud, prend sa revanche. Le musée, qui devait initialement ouvrir le 8 juin 2019 à l’occasion de la Journée mondiale des océans, voit sa neuvième œuvre rejoindre le récif artificiel le 8 juin 2021. Et son nom de baptême « Résilience » en dit long sur la ténacité des promoteurs du MSM mais aussi et surtout sur son auteur.
Signée par l’artiste marseillais Thierry Trivès, la sculpture « Résilience » représente l’apnéiste Morgan Bourc’his, triple champion du monde d’apnée et parrain du musée. Elle symbolise la résilience dont il a fait preuve à la suite du décès de sa conjointe en 2017, et le livre L’ange aux yeux bleus qu’il a écrit. Réaliser une oeuvre représentant l’apnéiste symbolise sa réussite d’être « sorti des abîmes du désespoir » et d’être « remonté à la surface » sereinement confie-t-il a Gomet’.
Un partenariat entre l’École Centrale Marseille et le Musée subaquatique
Outre son histoire, cette nouvelle sculpture immergée a une singularité par rapport aux précédentes : elle est connectée, avec des capteurs et caméra HD, pour livrer des données sur l’évolution des fonds marins de la côte des Catalans. Fabien Lemarchand, enseignant à Centrale Marseille, a été contacté par Anthony Lacanaud avec comme message : « Je veux absolument que ce soit une statue connectée qui fasse le lien avec la population marseillaise. Je veux lui donner une vie au niveau de son thorax et récupérer des données environnementales ». Chose dite, chose faite. Le professeur a constitué un groupe d’élèves ingénieurs de l’école spécialisée dans l’environnement pour travailler sur le projet. La chef de projets, Mathilde, seule fille du groupe, explique à Gomet’ que « deux sondes sont nécessaires pour la récolte des données ». L’une, nichée dans la sculpture, et l’autre, « Modem 4G », émergée dans une bouée pour capter la wifi.
Ce dispositif se focalise sur quatre indicateurs : la température de l’eau, le PH pour mesurer l’acidité, le taux d’oxygène et la turbidité (trouble). Une fois mesurées, les données seront reportées dans une application « Gardiens des Océans » en cours de développement pour être accessibles au grand public.