A Marseille, l’écologie est au cœur des élections municipales et tous les candidats se réclament d’un programme en faveur de l’environnement. Mais la candidate EELV à la mairie du Printemps Marseillais, Michèle Rubirola, compte bien reprendre le leadership sur la question. Pour l’aider dans sa campagne, elle a appelé Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble depuis 2014, pour venir la soutenir et avancer des pistes de réflexion pour Marseille.
Eric Piolle attaque les croisières, « ces immeubles flottants qui polluent »
Ce jeudi 11 juin à 9h30, Eric Piolle a accompagné Michèle Rubirola et Benoît Payan (PS), le candidat du Printemps Marseillais dans les 2e et 3e arrondissements, sur le parvis de la Major pour parler de la pollution engendrée par les navires de croisières : « Des immeubles flottants qui polluent le littoral des habitants pour une expérience de tourisme d’une qualité très contestable », décrit le maire de Grenoble. Aux côtés de la candidate de la liste de rassemblement de gauche, il rappelle l’urgence de faire pression pour « la mise en place de normes d’émissions drastiques pour les bateaux arrivant au port de Marseille et la création d’une zone à émission controlée (ECA) en Méditerranée ».
. @EricPiolle reçu ce matin par @MicheleRubirola et @BenoitPayan sur le parvis de la Major pour parler de la pollution atmosphérique liée à la présence des bateaux de croisière. pic.twitter.com/44VSfBQSpU
— Printemps Marseillais ☀️ (@PrintempsMRS) June 11, 2020
« Une énergie nouvelle » comme à Grenoble en 2014
Deux heures plus tard, direction le QG de campagne de Michèle Rubirola dans le 4e arrondissement avec un petit détour par le parc Longchamp. L’occasion pour la tête de liste d’exposer le projet de parking imaginé par la majorité de Jean-Claude Gaudin : « Une histoire hallucinante », s’émeut Eric Piolle. « La majorité actuelle semble vouloir diviser les habitants pour garder le pouvoir », poursuit-il. L’écologiste qui a conquis la mairie de Grenoble en 2014 semble croire à un destin similaire pour Marseille en 2020 : « On sent une énergie nouvelle à Marseille portée par les habitants, une volonté de changement radical qui peut mener à une victoire qui fera date », s’enthousiasme-t-il. Et Benoit Payan de se laisser rêver à un exploit similaire : « On entend toujours que ce n’est pas possible à Marseille de changer les choses. Mais il suffit de voir ce qui se passe à Grenoble pour comprendre que les verrous historiques et urbains de la ville ne sont pas indépassables », assure-t-il.
Ecoquartiers, transports en commun : les inspirations grenobloises
La venue d’Eric Piolle à Marseille est l’occasion pour le Printemps Marseillais de s’inspirer de l’exemple grenoblois qui a vu sa pollution baisser de 30% en cinq ans. « On connait les causes de la pollution de l’air à Marseille. C’est essentiellement les bateaux de croisières et la voiture. Pour le trafic automobile, il va falloir développer les transports en commun en les rendant gratuit pour les moins de 25 ans et en doublant leur fréquence », avance Michèle Rubirola. La tête de liste du Printemps Marseillais souhaite également emprunter le concept d’écoquartier développé à Grenoble. « On remet la nature en ville avec un lac ou encore une pépinière en plein cœur de la cité. On mixe les fonctions économiques, logement et culturelles du bâti et surtout, on s’assure d’avoir des logements sociaux partout », explique Eric Piolle. Un projet séduisant que le rassemblement de gauche aimerait bien appliquer à Marseille.
Eric Piolle insiste sur l’importance d’une gouvernance claire
Pour y parvenir, il faut encore gagner le second tour des élections municipales le 28 juin prochain. Le Printemps Marseillais se pose en antagoniste de la majorité de droite au pouvoir depuis 25 ans mais son union d’éléments du Parti socialiste, des écologistes ou encore de membres de la France Insoumise peut paraître fragile. A l’image de Debout Marseille, la liste écologiste, qui a rallié récemment ses rangs sauf dans les 15e et 16e arrondissements où elle a refusé de soutenir son candidat Jean-Marc Coppola qui se maintient au risque de faire le jeu du Rassemblement national.
Eric Piolle insiste d’ailleurs sur l’importance « de prendre le temps de mettre en place une gouvernance interne et d’établir un processus de décision clair ». Sur ce point, Michèle Rubirola se veut rassurante : « Si nous sommes élus, nous n’aurons qu’un seul groupe uni au conseil municipal. Nous travaillons maintenant sur la future organisation de l’équipe municipale avec la création d’un poste d’adjoint à l’écologie notamment. Ce sera établi d’ici les élections mais on ne le rendra public peut-être qu’après le 28 juin », prévient Michèle Rubirola.
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