Depuis 2023, les fondateurs de Neosyad ont finalisé leur innovation qui permet l’utilisation du tissu adipeux en chirurgie plastique et reconstructrice, en alternative aux prothèses. Les innovations permettent de réduire le nombre de chirurgies liées à la reconstruction du sein et de proposer une véritable alternative aux implants en silicone. « Notre gamme de dispositifs brevetés AdiMate/Adipure, explique l’entreprise aixoise sur son site, permet de révolutionner la pratique du lipofilling en automatisant la préparation du tissu adipeux tout en optimisant l’efficacité de la greffe.» Le lipofilling est un processus chirurgical dans lequel le tissu adipeux est transféré d’une zone du corps à une autre, sur la même personne et dans le même temps opératoire (greffe autologue). « La technique est très courante et généralement nécessaire dans le cadre d’une reconstruction mammaire après cancer du sein, car elle permet une reconstruction « naturelle » avec des résultats très satisfaisants. »
Les deux fondateurs Régis Roche, 52 ans et Xavier Nelissen, 50 ans ont commencé cette aventure entrepreneuriale à Besançon, puis ont choisi Aix-en-Provence ; leurs bureaux sont près de The Camp à l’Arbois. Regis Roche est à la fois un chercheur et un serial entrepreneur. Xavier Nelissen, est chirurgien plasticien en Belgique à Liège. L’équipe a été rejointe par une sommité française, Emmanuel Delay, chirurgien spécialiste en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique depuis 1991 à Lyon, ancien président de Société française de chirurgie plastique, reconstructrice, et esthétique
Début 2023, donc le dispositif, un automate sophistiqué, est prêt. La société a été soutenue par Eurobiomed en phase de recherche ; six brevets ont été déposés. Via BPIFrance, ils reçoivent 320 000 euros du Plan d’investissement d’avenir IV (État & Région Sud) et la petite équipe de quatre salariés engage une nouvelle étape : obtenir le marquage CE pour pouvoir entrer sur le marché médical et lever des fonds pour passer en fabrication et distribution.
Neosyad : un financement diversifié
Regis Roche confie à Gomet’ que l’objectif global du 1,5 million est en fait le produit de financements diversifiés. Une émission d’obligations convertibles de 200 000 euros a permis de financer la lourde période de montage du dossier marquage CE, le Graal indispensable pour entrer sur le marché de la santé en France et en Europe. Quatre réseaux de business angels dont Alumni Business Angels sont prêts à investir 350 000 euros en capital et obligations dès que le feu vert européen sera obtenu. Le financement bancaire devrait suivre. Une opération de crowdfunding sur Happy Capital lancée en fin 2023 et qui se clôt le 20 mars a finalement apporté 130 000 euros sur un objectif plus ambitieux. Ces actionnaires seront logés dans une holding financière ad hoc. Le capital est aujourd’hui de 510 000 euros et les apports ne devraient pas entraîner une dilution supérieure à 10 %
« Tout est suspendu au marquage CE avoue Régis Roche, le dossier complet a été remis en juillet 2023 ! Les audits sont positifs, nous devrions avoir la réponse incessamment, le marquage CE avant l’été, nos audits viennent de se finaliser…et nos investisseurs vont investir avant l’arrivée du CE. »
L’entreprise est sur les starting-blocks. Les recrutements sont dans le “pipe”. Les fournisseurs sont des sous-traitants bisontins dotés de salle blanche. La machine robotique coûtera in fine 50 000 euros et le kit par opération sera vendu 500 euros. « Notre cible ce sont les centres anticancéreux qui proposent la reconstruction du sein et les cliniques privées, nous passerons par des distributeurs spécialisés. » Le marché est vaste : au niveau mondial, en médecine régénérative le lipofilling représente plus de 1,5 million d’actes par an.
Lien utile :
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