Forte de 30 ans dans la chimie niçoise, Frédérique Vidal devient ministre des universités.
Outre mesdames Goulard et Nyssen, et l’alpin Castaner, la région Paca prête au premier gouvernement Macron une quatrième personnalité d’envergure.
Née à Monaco en mai 1964, la jeune Frédérique ne s’éloignera jamais du littoral pour réussir une brillante carrière scientifique. Après quatre ans d’un premier mandat (2012 à 2016), ses pairs l’ont réélue l’année dernière présidente de l’université de Nice – Sophia Antipolis. Cette maison du savoir, elle en connaît tous les recoins. Elle y entre à 20 ans pour conquérir ses premiers diplômes en biochimie : licence, puis maîtrise (en 1988), et doctorat en 1993.
Charmante brune aux yeux verts, Frédérique Vidal est nommée en 1995 maître de conférences, puis professeur. Toujours à Nice, dix ans plus tard, elle dirige le département des sciences de la vie, puis toute la faculté. Selon un des ses collègues de laboratoire, elle aurait contribué à identifier les causes d’une grave maladie congénitale, l’epidermolyse bulleuse. Des bulles géantes se formant sur la peau. Provoqué par l’absence d’une molécule, ce mal pourrait être traité par une greffe de peau saine.
Expérience internationale et dans le privé
Madame Vidal saura aussi conjuguer son enseignement public avec des recherches dans le privé. Exemple de collaboration avec la firme Virbac – qui se consacre depuis un demi-siècle dans les Alpes maritimes et sur toute la planète à la santé animale.
Mariée et mère de deux enfants, la présidente s’intéresse aussi aux questions internationales. Le jour même de sa nomination au gouvernement, elle participait à New York à un forum scientifique. Il a fallu revenir dare dare-dare pour la passation. Et le premier conseil ministériel du 18 mai, douze jours après avoir célébré son 53e anniversaire.
Entre 2006 et 2009, la Monégasque s’implique dans l’opération Tempus, visant à rénover l’enseignement supérieur dans les Balkans. Depuis 2010, elle intervient comme experte dans le projet d’université euro-méditerranéenne.
Rayonnement
Celle qui rêvait, dans sa jeunesse, de devenir pasteur a toujours eu à cœur d’aider son établissement à rayonner sur l’ensemble de la Côte d’Azur, et aussi de faciliter de féconds échanges entre le monde académique et l’univers économique.
Selon la conférence des présidents d’université, cette désignation est appréciée comme « un excellent signal » envers la communauté universitaire.
C’est, en effet, la première fois qu’une femme de terrain, une savante en activité et responsabilité, est choisie pour conduire l’action publique dans l’innovation, la recherche et l’enseignement supérieur.
Avec la massification, les coûts, le tirage des places au sort et la compétition planétaire, les dossiers ne seront ni minces, ni faciles.
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