Apporter de l’intelligence dans la gestion des eaux pluviales, voilà ce que propose Nivotech. Grâce à des capteurs à ultra-son qu’elle a créés, cette start-up basée à Aix-en-Provence est capable de mesurer le niveau des bassins de rétention enterrés. « Un seul capteur suffit s’il est placé au bon endroit, à savoir au milieu du bassin », précise à Gomet’ Yacine Belkhodja, fondateur et président. Un suivi à distance et en temps réel, qui évite de déplacer des moyens humains pour l’assurer.
Coller au mieux aux besoins
Les informations remontées par le capteur sont accessibles via un logiciel SaaS conçu par Nivotech. Il propose une cartographie des ouvrages en indiquant notamment ceux nécessitant des actions de maintenance. D’autres fonctionnalités sont incluses comme par exemple un système d’alarme par SMS et e-mail dès que l’eau franchit un certain seuil, signe que le bassin risque de déborder. « Chaque client paramètre ce niveau en fonction de ses besoins et une alerte est de nouveau envoyée lorsque le bassin se vidange », glisse l’entrepreneur. Il est aussi possible de programmer le rythme des mesures, jusqu’à toutes les 10 minutes. Cela permet notamment de savoir si le bassin est bien dimensionné.
Nivotech a ajouté une partie administrative à son logiciel. « Toutes les informations sur un ouvrage peuvent y être répertoriées de façon à créer une mémoire collective. On y a également intégré un module de gestion documentaire accessible en cloud, donc à tous les collaborateurs, ce qui évite en plus les documents papiers », expose Yacine Belkhodja. L’outil a été pensé pour coller au mieux aux besoins des clients et traduit en quatre langues – français, anglais, allemand, néerlandais – dans le but de le développer à l’international.
Gérer toute la chaîne de l’eau
Il aura fallu presque deux ans à Yacine Belkhodja pour mettre au point sa solution avant d’officiellement lancer Nivotech en janvier 2020. 80 capteurs ont depuis été installés dans autant de bassins. Auprès de grands comptes privés comme Leclerc à la Réunion ou Hermès à Lyon, mais aussi de collectivités telles que les villes d’Aix-en-Provence, Anglet ou Nancy. Objectif pour cette année 2021 : déployer 400 capteurs supplémentaires. « Le capteur coûte 1 790€ HT, un prix qui inclut trois ans de garantie, d’abonnement à la plateforme et au réseau télécom. Ça ramène la surveillance d’un ouvrage à 50€ par mois », souligne le président.
La technologie de mesure de bassin de rétention de Nivotech fonctionne d’ailleurs également avec les nappes phréatiques. L’ambition de la start-up est de mettre au point sept autres capteurs et un outil d’analyse de l’eau sous trois ans afin d’accompagner industriels et collectivités sur toute la chaîne de l’eau. Elle compte pour cela passer par des distributeurs, jugés comme les « meilleurs prescripteurs » auprès de ces clients. Nivotech a déjà signé un contrat avec le distributeur belge Dyka et l’allemand Frankische, qui desservent tout le continent européen, ce qui lui permettra en plus à termes de s’étendre dans les pays voisins.
La start-up compte actuellement deux salariés et compte doubler ses effectifs cette année. Installée à la pépinière Cleantech au Technopôle de l’Arbois, elle s’est jusqu’à présent financée sur fonds propres et ne prévoit pas de levée de fonds, préférant compter sur les ventes de sa solution pour se développer.
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