Après une période de création sur l’identité et le vivre ailleurs, le chorégraphe d’origine autrichienne Christian Ubl présente sa nouvelle création Stil vendredi 3 et samedi 4 mars, au Pavillon Noir à Aix-en-Provence. Celle-ci a émergé sous l’influence du Jugendstil et les représentants de ce mouvement artistique, Gustav Klimt et Egon Schiele. Lors de la répétition publique mardi 28 février, le public a eu l’occasion de rencontrer le chorégraphe et les danseurs et de se plonger dans une discussion sur ses influences et l’inspiration.
Comme Klimt et Schiele, qu’Ubl décrit comme Yin et Yang de l’âme autrichienne, il met le corps au cœur du sujet. En travaillant avec six danseurs et deux musiciens, il intègre les sujets problématiques aux XIXe et XXE siècle comme l’exotisme, l’érotisme et la banalité du corps.
Où sont les limites ?
La danse contemporaine est souvent la danse qui questionne les limites du spectacle vivant. Ainsi, Ubl cherche les limites de la représentation du corps. « Qu’est qu’aujourd’hui un artiste peut encore mettre sur la scène ? » questionne-t-il en discutant avec le public. Il évoque l’exemple de Schiele, qui était en prison à cause de sa manière de représenter le corps considérée à l’époque comme de la pornographie. Pour lui, les limites sont différentes pour chacun et à chaque époque. Mais, les limites n’existent pas seulement à l’extérieur. « C’est aussi une question du contrôle de désir, dit le chorégraphe. On ne voit pas cette jolie enveloppe mais l’être qui est derrière ».
Transition de la peinture vers la danse
« L’œuvre qu’on a abordée est vraiment partie de la peinture. On a créé un catalogue de costumes qui est un mélange entre les deux parties, Klimt et Schiele, et qui était le point de départ pour créer cette matière. Ce n’était pas que des gestes, qu’il n’y a plus dans la danse contemporaine ou dans d’autres influences, mais surtout des choses concrètes. Et au fur et mesure on a essayé de les mettre dans la danse », a expliqué Christian Ubl. L’influence japonaise est aussi présente, comme sur les pentures et dans la vie de Klimt. Ainsi, les manteaux sont des éléments essentiels dans la pièce. Pour Shiele, il s’inspire par sa conscience du spectateur. « Il pense comme si il y avait des spectateurs en face de soi. Il y a toujours quelque chose qui appelle l’extérieur et qui s’adresse à quelqu’un ».
Avec l’association CUBe, Christian Ubl a déjà réalisé sept créations depuis 2005 et des nombreuses collaborations et co-écritures. L’artiste est en résidence au Pavillon Noir.
INFORMATIONS PRATIQUES :
> vendredi 3 mars 2017 à 20h30 et samedi 4 mars 2017 à 19h30
> Tarifs : de 20 € à 8 €
> Plus d’informations : Pavillon Noir – Ballet Preljocaj