La parole aux piétons. C’est l’idée promue par l’application Ville Covid, lancée dimanche 26 avril dernier à l’initiative de Kenneth Schlenker, ancien directeur général de l’entreprise de trottinettes électriques Bird, et aujourd’hui entrepreneur indépendant. Mais c’est avant tout en tant que cycliste convaincu qu’il a décidé de créer l’application, pensée comme un outil citoyen, simple d’utilisation. L’évolution de l’espace public est de plus en plus envisagée, pour construire un monde post-confinement, compte tenu du risque de se déplacer en transports en commun. L’idée sous-jacente des partisans d’un « urbanisme tactique » promeuvent notamment des installations temporaires, faciles à déplacer, afin d’adapter constamment la ville aux besoins de la population.
« La crise actuelle est le bon moment pour penser la ville de demain, et je voulais voir si d’autres personnes pensaient comme moi que l’espace urbain devait être réinventé » explique à Gomet’ Kenneth Schlenker. « On a d’ailleurs vu des initiatives fleurir un peu partout dans le monde, alors pourquoi pas en France ? », s’interroge l’entrepreneur. En effet, dans le reste du monde, l’aménagement urbain a été repensé à l’aune de la distanciation sociale, comme dans la ville de Bogotá, en Colombie, où ont été installées plusieurs pistes cyclables éphémères, délimitées à l’aide de plots, à l’occasion du confinement.
Premières réclamations dans la région
L’application compte déjà plus de 300 utilisateurs, depuis son lancement dimanche 26 avril dernier. Grâce à Ville Covid, les utilisateurs peuvent signaler des problèmes de trottoirs trop étroits, ou de voirie routière dangereuse, avec photos à l’appui. Ils peuvent également proposer des améliorations, par exemple l’instauration de pistes cyclables. En région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, des problématiques ont ainsi été soulevées à Antibes, Villeneuve-Loubet ou encore Toulon. Pour l’heure, pas de réclamations sur Marseille. Kenneth Schlenker, qui a eu l’occasion de visiter la cité phocéenne par le passé, reconnaît que la ville manque cruellement de pistes cyclables, « hormis celle de la Corniche Kennedy ».
Transmettre les demandes aux services municipaux
Sans pour autant avoir de partenariat avec les municipalités, l’application Ville Covid propose dans un second temps de transmettre les demandes émises par les utilisateurs aux services municipaux des villes concernées, « par mail ou par le biais des réseaux sociaux ». « A l’instar d’une pétition géante, les demandes réceptionnées via Ville Covid peuvent agir comme un moyen de pression sur les municipalités qui ne veulent pas avancer sur le plan de l’urbanisme », espère le créateur de l’application. La ville post-covid-19 sera peut-être plus accessible aux piétons et aux cyclistes… La Métropole Aix Marseille Provence a annoncé le 1er mai un plan d’aménagements temporaires pour faciliter l’usage du vélo.
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