A l’heure des canicules à répétition, prenez l’air en Grèce… sur l’île de Paros, l’une des perles des Cyclades où contre certaines idées reçues l’été y est parfaitement respirable, et même très agréable.
Car ici les dieux grecs ont posé sur l’archipel leurs bonnes fées. Au premier rang de celles-ci, le voyageur appréciera la constante bienfaisance du Meltem, un vent qui souffle pendant l’été. Il peut atteindre une force six à sept voir même parfois force huit, mais c’est rare. Il donne son air léger sur toute la mer Egée, envoyé par Zeus, pour rafraîchir l’atmosphère. Il s’immisce partout et à toute heure.
La brise du Meltem dans les Cyclades vaut tous les climatiseurs du monde : durant la nuit, il aère votre logis, au petit matin, il vous accompagne dans votre balade sur une colline à flanc de corniche en bord de plages, l’après-midi, il caresse la peau à l’ombre d’un tamaris. Et le soir, attablé sous une tonnelle dans un petit port de pêcheurs, il ventile l’apéritif et le dîner arrosés de verres d’ouzo pour vous inviter à finir la journée dans une douce fraîcheur.
Aegan, la compagnie aérienne grecque célèbre cette année son 25e anniversaire, et 15 ans de présence en France, l’un des marchés prioritaires de la compagnie pour son développement. Elle exploite des appareils A320neo et A321neo, de nouvelle génération, « économes en carburant, plus silencieux, dotés d’une cabine moderne, offrant davantage de confort et d’espace aux passagers, tout en réduisant les émissions carbone » souligne la compagnie. Elle opère cet été jusqu’à 73 vols directs par semaine entre les deux pays, depuis Paris mais également depuis neuf autres grandes villes françaises dont Marseille. Depuis l’Aéroport Marseille Provence, Aegan annonce en haute saison cinq vols hebdomadaires vers Athènes et un vol vers Héraklion.
La durée de vol entre Marseille et Athènes est de 2h35. Durant le trajet, une offre sommaire de restauration (froide et peu goûteuse !) est distribuée aux passagers avec une boisson fraîche. Pensez à avancer vos montres d’une heure en arrivant compte tenu du décalage horaire avec la Grèce. Comptez autour de 300 euros par personne l’aller-retour en haute saison. Pour rejoindre Paros depuis Athènes, il faut prendre le bateau au port du Pirée. De nombreuses compagnies de ferries desservent l’île. Comptez 50 euros la traversée.
Dans les Cyclades à Paros, une Méditerranée très clémente
Ici la Méditerranée reste très clémente, loin de la fournaise athénienne ou des feux du Péloponnèse. Le parcours dans les Cyclades invite au “slow tourisme”, au contact des habitants et des éléments naturels, des paysages somptueux qui s’offrent sur chaque rivage, avec des panoramas sur les îles voisines qui changent de couleurs à chaque heure et scintillent le soir venu.
Les nuits sont étoilées et pures compte tenu d’une urbanisation très peu dense (13000 habitants sur près de 200 km/2). Les hameaux et villages dominent les paysages, tout de blanc et bleu vêtus. Quelques stations balnéaires concentrent plus d’activités, notamment Naoussa où le centre regorgent de terrasses et boutiques. La visite le matin laisse imaginer l’effervescence nocturne avec ses rangées de tables sur les quais du petit port transformé en Saint-Tropez local la nuit tombée.
L’escapade à Anti-Paros offre une belle et courte traversée en bac où l’on pourra admirer les allers et retours des kite-surfeurs qui vont et viennent entre les deux îles, mais la station d’accueil a peu d’intérêt sinon le lèche-vitrine. En filant sur la côte, on peut se rendre à l’incongrue plage privée du restaurant hôtel de Soros Beach où le transat se monnaye au tarif d’un magnum de Veuve Clicquot, le sponsor unique du lieu…
On préfèrera l’est de Paros, qui fait face à Naxos, autre perle cycladienne, parmi les quelque 250 îles recensées dont 24 sont habitées.
Depuis notre camp de base établi pour une semaine dans la petite baie de Logaras, les excursions en moins d’une heure offrent un aperçu magnifique de l’île. On part se balader dans le village de Lefkès, où de nombreux artistes ont élu domicile : sculpteur, peintre, artisans…
Ici on cultive le beau par le simple, à l’image des formes épurées des maisons, des couleurs bichromes des façades où une teinte (le plus souvent le bleu) s’ajoute au blanc qui règne partout. Les fleurs de bougainvilliers prennent toute leur splendeur au détour de chaque ruelle pavée de dalles en pierre dont les joints sont peints à la peinture blanche. Et parfois des petits motifs comme des coeurs ou des poissons viennent s’ajouter délicatement sur la pierre.
Les ruelles sont propres et les chats aiment s’y allonger, même en plein milieu du passage, peu farouches face aux pas de touristes qui ralentissent forcément pour admirer la beauté des lieux et apprécier le calme.
A Paros, on prend le temps de vivre… et de mourir
Prendre l’air, lever le pied et laisser son regard se poser… Rien ne vaut une halte sous un pin au milieu d’un village pour comprendre qu’on prend ici le temps de vivre. L’accueil en terrasse est toujours aimable sinon convivial, le service à son rythme, comme pour vous laisser le temps d’apprécier le décor et l’atmosphère. On ne vous pressera jamais pour libérer une table dans un restaurant. L’addition se fait même souvent attendre après le rituel d’un petit dessert sucré ou fruité offert en guise de remerciements.
Cette langueur réussit aux habitants des îles grecques dont la longévité n’est plus à démontrer. Non loin de Paros, l’île d’Ikaria abriterait proportionnellement bien plus de nonagénaires et de centenaires que dans le reste de l’Europe. « Des études scientifiques ont démontré que les cancers et les maladies cardiaques y sont plus rares qu’ailleurs et touchent les habitants dix ans plus tard que la moyenne. Plus d’un tiers des habitants a passé le cap des 90 ans ! » observe le magazine de voyages La Balaguère.
Ikaria est « en effet l’une des cinq « zones bleues » du monde – avec la Sardaigne, une région montagneuse du Costa Rica, l’île d’Okinawa au Japon et Loma Linda en Californie – où l’on recense un haut pourcentage de nonagénaires et centenaires en bonne santé » observe Le Monde.
Cette singularité longtemps attribuée au régime alimentaire méditerranéen ne s’explique pas seulement par l’alimentation. D’autres facteurs sont désormais évoqués comme la vie communautaire et solidaire entre les habitants, la relation avec la nature, l’agriculture et la pêche locales qui entretiennent un équilibre mental ancré dans la terre nourricière. La vie dans les villages est rythmée par les saisons, la spiritualité bien répandue et l’activité physique (il faut marcher et grimper les escaliers pour circuler dans les villages perchés), autant de soutiens pour élever son esprit dans des corps sains.
Une alimentation légère à base de légumes et de crèmes variées
Le voyage à Paros vous offrira un aperçu réjouissant de l’alimentation grecque, et de son équilibre bienfaiteur. L’Orient n’est pas loin… La grande ville turque d’izmir est quasiment à équidistance d’Athènes. Le voyageur retrouve ici l’esprit des mezze de la Méditerranée orientale, où chaque pays, au fil des royaumes, invasions et des reconquêtes (Antiquité, empire byzantin, domination ottomane, invasion franque…) ont adopté et adapté les recettes de salades, crèmes, grillades et autres douceurs.
Les assiettes grecques nous invitent à déguster les incontournables tzatziki, tarama, homos, salade tomates-feta, etc. Les plats à base de poissons ont leurs spécificités locales, d’abord séchés comme les sardines et les poulpes, suspendus à un fil devant les devantures des restaurants, sont parfois fris, baignés ou grillés. Quelques plats typiques comme les courgettes ou les aubergines frites vous donneront des idées à votre retour pour changer de la ratatouille ! On appréciera aussi la purée de fèves, goûtée dans à Lefkès. Les bonnes adresses (voir ci-dessous) ne manquent pas et les budgets par personne (de 10 à 15 euros) sont toujours très raisonnables.
Nos coups de coeur pour les repas à Paros
La Taverna Julia à Drios
La Family Tavern à Ververas
Markakis et Halaris à Piso Livadi
Charoula’s Tavern à Marpissa
Notre adresse pour l’hébergement à Paros pour huit personnes : la Villa Eridan
Il faut se perdre dans les villages comme à Marpissa pour saisir quelques-uns des autres secrets du mode vie local. Dans leur labyrinthe, au détour de placettes où règnent en gardiennes les multiples chapelles aux formes arrondies sous leur dôme bleu immaculé, les bruits des moteurs des automobiles ne rentrent. Dans ces dédales étroits, on circule à pied et s’assoit sur le banc en pierre taillée devant la maison. Le soir venu, le salon familial se déplace dans la rue communale avec toujours ce courant d’air naturel qui ventile l’atmosphère.
Des villages… et des plages. Paros est une ode à la balade littorale, avec de merveilleuses bandes de sables fins, entrecoupées de petites corniches rocailleuse, parfois bordées de dunes comme à Molos dans une baie fantastique où les véliplanchistes enchainent les bords balisés par deux collines qui plongent dans la mer Egée.
La clarté des eaux offre de beaux parcours de plongée à la découverte des fonds marins riches de nombreuses espèces de poissons et algues. La biodiversité sur mer comme sur terre est riche à explorer sur l’île de Paros comme dans toutes les Cyclades où se côtoient terres arides et semi-arides ainsi que des zones humides propices au nichage des oiseaux notamment lors des migrations.
Un équilibre à préserver
L’île de Paros, encore préservée du sur-tourisme observé à Mykonos ou Santorin n’en reste pas moins menacée par le développement du tourisme qui peut s’avérer plus ou moins anarchique. En 2023, un mouvement de protestation de citoyens contre l’urbanisme incontrôlé et la privatisation des plages a vu le jour dans l’île pour demander aux autorités un renforcement des contrôles. Mais Paros reste encore bien sauvage en dehors des points d’intérêt les plus connus. Une autre menace pèse sur les paysages : la pollution notamment plastique sur les plages et en bord de routes, faute d’équipements et d’une collecte de ramassage qui semble bien sous-dimensionnée en été.
A noter aussi la pollution en provenance des bateaux : les dégagements de ferries dégradent l’air des ports. Et ponctuellement, on peut retrouver des billes de mazout sur des plages que l’on croit pourtant immaculées comme sur la plage d’Amitis en cette mi-août située sur l’île voisine de Naxos. Enfin, comme ailleurs en Méditerranée, la pression sur le trait de côte se fait sentir sur certains rivages plus ou moins habités comme aux alentours de Golden Beach.
Paros offre également de nombreuse balades et randonnées quand la température le permet. Ainsi la baie de Piso Livadi est dominée par le monastère Saint Antonios où vous accueille très gentiment la gardienne en vous offrant un verre d’eau, une sucrerie et le descriptif du site.
On peut rejoindre à pied depuis le petit port de Piso Livadi ou Marpissa, le promontoire qui fut le dernier rempart à l’invasion ottomane en 1537 qui mit fin à la souveraineté vénitienne à Paros.
L’ascension d’environ une heure est récompensée par une vue époustouflante sur le mer Egée et l’île de Naxos en face. Le retour peut s’effectuer sur le flanc ouest pour une pause rafraichissante, voir une dîner le soir, à Marpissa, ou directement vers la mer. A Paros, le corps et l’esprit prennent l’air.
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