La nouvelle avait provoqué un tollé chez les pêcheurs, fin décembre, avant même que la mesure entre en vigueur. C’est désormais officiel : pour pêcher dans le parc national des Calanques comme dans le parc naturel du Golfe du Lion (Leucate Argelès, 66), il faudra se déclarer. Cette mesure découle de deux arrêtés pris par la direction inter-régionale de la mer Méditerranée (Dirm) lundi 12 février.
Si le communiqué transmis par la préfecture des Bouches-du-Rhône emploie bien le terme « d’autorisation » pour la pêche de loisir, le service communication du parc national des Calanques apporte des précisions : il s’agit en réalité plutôt d’une déclaration de pêche via l’application Catch Machine, mise au point par l’Ifremer. Concrètement, il faut entrer son identité, ses coordonnées, la date et la zone de pêche souhaitée. A l’issue de cette déclaration, un formulaire est automatiquement délivré. Autre subtilité, il sera également obligatoire de déclarer ses prises, sans forcément y joindre de photo.
Sensibiliser avant de sanctionner
Les pêcheurs ne se soumettant pas à ces nouvelles règles pourraient donc encourir des sanctions. Cependant, côté parc des Calanques, la sanction n’est pas la priorité, assure-t-on. L’objectif est, dans un premier temps, de faire connaître la mesure auprès des pêcheurs mais aussi de les sensibiliser. Une personne doit être recrutée au sein du parc des Calanques à la mi-mars pour assurer cette mission.
En effet, l’objectif principal est de recenser des données sur la pêche de loisir, dont l’ampleur est encore largement méconnue. Parmi les arguments invoqués par la Dirm, le parc des Calanques ou encore l’Office français de la biodiversité, le fait que la grande majorité des pêcheurs de loisir ne soient pas fédérés rend difficile cette évaluation.
Le parc des Calanques se donne un an pour évaluer l’efficacité de ce fonctionnement et procèdera à des points d’étapes à chaque trimestre, en vue d’une éventuelle prolongation de ces mesures au-delà de l’expérimentation. Le parc et celui du golfe du Lion ne sont pas les seuls à s’y mettre : le parc naturel marin du Cap Corse et de l’Agriate est engagé dans une démarche similaire. La multiplication des expérimentations en Méditerranée permettrait ainsi d’avoir une vision plus complète de l’ampleur de la pêche de loisir et son impact.
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